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"Merci pour ce moment": premiers extraits du livre confessions de V. Trierweiler
Valérie Trierweiler raconte ses "années enchantées" puis la manière dont elle a vécu, "à terre", la fin de sa relation avec François Hollande, dans un livre publié jeudi et dont Paris Match a révélé quelques extraits mercredi. L'implacable étalage des déboires sentimentaux de Valérie Trierweiler dans "Merci pour ce moment" risque de porter un coup dur à l'image déjà dégradée du chef de l'Etat.
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Reportage : P. Machuret, G. Le Goff, M. Mirfenderesky Officiellement séparée de François Hollande depuis le 25 janvier, l'ex-première dame règle ses comptes. Et les mots sont assassins. Les premiers extraits publiés par Paris Match, paru mercredi avec une journée d'avance pour l'occasion, avaient parfois les accents de roman à l'eau de rose. Mais ceux publiés dans Le Monde daté de jeudi, jour de la parution du livre, ont une toute autre portée.
"Il s'est présenté comme l'homme qui n'aime pas les riches. En réalité, le président n'aime pas les pauvres. Lui, l'homme de gauche, dit en privé : 'les sans-dents' très fier de son trait d'humour", assène l'ex-première dame dont le quotidien rappelle qu'elle était la fille d'un invalide et d'une caissière de patinoire qui ont eu cinq enfants et qu'elle a grandi dans une ZUP près d'Angers.
François Hollande, raconte-t-elle, en plaisantait gentiment avec elle, l'affublant du surnom de "Cosette", jusqu'à la "gifle" d'une remarque au cours d'un repas de Noël, chez sa mère à Angers : "Elle n'est quand même pas jojo la famille Massoneau."
Un président "déshumanisé"
Valérie Trierweiler dresse le portrait peu flatteur d'un président "déshumanisé" par le pouvoir et inconséquent dans sa vie privée qui l'abreuve de SMS alors qu'ils sont séparés depuis plusieurs mois déjà, "jusqu'à vingt-sept en une journée, certains datés du jour de commémoration du D-Day quand le président de la République accueillait Barack Obama et Vladimir Poutine", raconte Le Monde.
Le 12 août, jour du 60e anniversaire du chef de l'Etat et alors que la rumeur lui prêtait l'intention d'officialiser ce jour-là sa liaison avec l'actrice Julie Gayet, il lui écrit encore, selon elle: "C'est à toi de me dire oui".
Le drame conjugal prend parfois des accents pathétiques. Comme ce jour où la liaison de François Hollande avec Julie Gayet fait "le premier titre des matinales" des radios, se souvient Valérie Trierweiler. "Je craque, je ne peux pas entendre ça, je me précipite dans la salle de bains. Je saisis le petit sac en plastique qui contient des somnifères (...) François m'a suivi (sic). Il tente de m'arracher le sac. Je cours dans la chambre. Il attrape le sac qui se déchire. Des pilules s'éparpillent sur le lit et le sol. Je parviens à en récupérer. J'avale ce que je peux. Je veux dormir. Je ne veux pas vivre les heures qui vont arriver (...) Je perds connaissance".
La jalousie de Michelle Obama
Trois autres courts extraits sont publiés par Paris Match, par ailleurs employeur de la journaliste: un relatant les premières réactions de François Hollande lorsque le futur chef de l'Etat a appris, en 2011, l'arrestation à New York de son rival socialiste Dominique Strauss-Kahn.
Un autre sur la jalousie de Michelle Obama ("je me réjouis de ne pas être la seule jalouse", écrit Mme Trierweiler) alors que le président américain se photographiait avec la Première ministre danoise lors des obsèques de Nelson Mandela. Un dernier extrait relate une irruption de Ségolène Royal lors d'un tête à tête au restaurant.
Pas de secrets d'Etat
L'ex-première dame que l'on voyait toujours à quelques pas derrière le président dans les voyages officiels, hésitant à fouler le tapis rouge et n'échangeant que de très rares regards avec son compagnon, s'est sentie de son propre aveu "illégitime" à l'Elysée. "Question secrets d'Etat, il (François Hollande) peut dormir sur ses deux oreilles.
Valérie parle d'amours, de déchirures et de passions", écrit cependant la journaliste Catherine Schwaab dans les colonnes de Paris Match. Proche du chef de l'Etat, porte-parole du gouvernement et lui-même égratigné dans le livre, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a assuré mercredi qu'il ne le lirait pas.
Tout juste a-t-il contesté l'anecdote rapportée par Valérie Trierweiler, assurant qu'il lui avait intimé de passer par lui pour avoir une soirée avec son compagnon pendant la campagne. "Je ne ferai aucun commentaire, mais d'imaginer que je puisse dire une chose pareille... Je laisse chacun juger", a-t-il soupiré.
"Nous n'avons pas lu ce livre"
L'Elysée a assuré dès mardi soir tout ignorer de la parution du livre. "Nous n'étions pas au courant et donc, par définition, nous n'avons pas lu ce livre", a avancé l'entourage du chef de l'Etat. "Sur le plan politique ce n'est évidemment pas bon, ça ramène la politique à des légèretés", observe toutefois un proche de François Hollande qui redoute que l'image du président dans l'opinion d'un homme ni "antipathique" ni "méchant" n'en soit affectée. "D'autant qu'il n'est pas épargné dans d'autres livres" comme celui de l'ex-ministre du Logement Cécile Duflot, ajoute ce proche.
Dans la classe politique, les réactions sont prudentes. Beaucoup assurent qu'ils n'ouvriront pas l'ouvrage, tel l'eurodéputé UMP Brice Hortefeux qui n'es pas "pas sûr de le lire" mais qui d'après les premiers échos du livre y voit "à l'évidence" un président "dépeint comme cynique et indifférent". Quant à Claude Bartolone, président PS de l'Assemblée nationale, il observe avec philosophie: "sur les grandes histoires d'amour, il faut aussi savoir trouver la bonne chute".
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