Lydie Salvayre, prix Goncourt pour "Pas pleurer"
Lydie Salvaire est distinguée pour son roman qui traite de la guerre d'Espagne. Elle y entrelace la voix de l'écrivain Georges Bernanos et celle de sa mère, ancienne réfugiée espagnole. Dans son ouvrage, le français et l'espagnol se retrouvent mêlés dans une langue hybride, le "fragnol". "Pas pleurer" est aussi une histoire d'amour impossible entre deux jeunes gens issus de milieux sociaux et de clans républicains différents.
"Pas pleurer" (Seuil) a été choisi par les jurés au 5e tour, par cinq voix contre quatre pour l'Algérien Kamel Daoud, auteur de "Meursault contre-enquête".
"Je suis très heureuse, je suis très émue", a déclaré Lydie Salvayre, les larmes aux yeux, en se faufilant dans la cohue des journalistes réunis au restaurant Drouant, où ce prix est traditionnellement décerné.
David Foenkinos, finaliste malheureux avec "Charlotte" (Gallimard), se console avec le prix Renaudot. Son roman consacré à la jeune peintre Charlotte Salomon, disparue à Auschwitz à l'âge de 26 ans, a énormément ému. La quatrième finaliste en lice pour le Goncourt était Pauline Dreyfus pour son livre "Ce sont des choses qui arrivent" (Grasset).
Formidablement émouvant
"Nous avons d'abord couronné un roman d'une grande qualité littéraire, un livre à l'écriture très originale, même si je regrette qu'il y ait parfois trop d'espagnol", a souligné Bernard Pivot, président de l'Académie Goncourt. "Cette mère, qui ne se souvient de rien si ce n'est de cet été 36, c'est formidablement émouvant".
"Ceux qui ont défendu dans le jury Kamel Daoud, comme moi, sont ravis que ce soit finalement Lydie Salvayre", a déclaré pour sa part Pierre Assouline, membre du jury. "Si le lauréat avait été Daoud, cela aurait été plus historique, mais c'est son premier roman, il va écrire d'autres livres".
En 2013, le Goncourt avait été attribué à "Au revoir là-haut" de Pierre Lemaitre. La dernière lauréate du Goncourt a été Marie NDiaye en 2009.
> Lire la critique de "Pas pleurer"
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