Lumière 2012 : rock et cinéma jusqu'au bout de la nuit
Thomas Sotinel, auteur de "Rock & cinéma", en détaille le programme
"Let's rock" chante Elvis en guise d'introduction... Dès son apparition à l'écran, le King et son Jailhouse Rock ravageur plongent le public dans l'ambiance de la soirée. Pas question de rester immobile sur son siège, cette nuit les spectateurs vont danser et taper des mains. "La majorité des films projetés, on les a vu à la télé ou en salle... alors ce soir nous sommes venus pour la musique, c'est ça qui nous fait vibrer !", explique Emilian, accompagné de son épouse. Un peu plus loin, deux garçons se lèvent et entament une chorégraphie délirante au milieu d'une foule enthousiaste.
Beaucoup de jeunes se sont déplacés pour voir American Graffiti et Hard Day's Night, pourtant réalisés dans les années 60. "Je vais rester uniquement pour ces deux premiers films, c'est une découverte pour moi !", confie Béatrice, la trentaine.
Fans des sixties
American Graffiti (1973) fait d'abord revivre la nostalgie rock des sixties avec ses belles américaines, ses drive-in, la musique à fond et la drague à tout va… Cette célébrissime comédie dramatique de George Lucas, qui donna naissance à la série Happy Days, révéla notamment Ron Howard et Harrison Ford. Ce classique, projeté en copie restaurée en avant-première pour le Festival Lumière, ressortira en salles le 31 octobre 2012.
On reste dans l'univers des années 60 avec le deuxième film, Quatre Garçons dans le vent (A Hard Day's Night, 1964), un sympathique docu-fiction musical sur les Beatles. Richard Lester retrace une journée dans la vie de John, Paul, George et Ringo, qui décident pour la première fois d’ignorer leurs obligations professionnelles pour goûter au plaisir de la liberté. "C'est le seul des quatre films que j'ai déjà vu car mon père est un grand fan des Beatles", s'exclame Clémence, tout juste 20 ans. Mais pour beaucoup, ce film est une curiosité, l'une des raisons principales de leur venue. Et ils ne seront pas déçus... à condition d'apprécier les chansons des Beatles, bien sûr !
Rock and rock, heavy metal contre country music
"Il a l'air un peu bizarre mais pourquoi pas !" convient Francis, 36 ans. Le troisième film projeté, au milieu de la nuit, est Spinal Tap (1984) de Rob Reiner. Ce film parodique dépeint les mésaventures d'un groupe de heavy metal appelé "Spinal Tap" (ponction lombaire en français) : jouer pour un bal du troisième âge ou dans une base militaire, se perdre dans les coulisses, voir le groupe tiraillé par les conflits d'ego entre leaders ou encore voir ses batteurs mourir les uns après les autres dans des circonstances improbables telles que la combustion humaine spontanée ou la mort par étouffement dans du vomi. Spécial mais plutôt drôle !
Bien plus connu du grand public Walk the Line (2005) de James Mangold, achève cette nuit "Musique et cinéma" en beauté. L''excellent Joaquin Phoenix se fond parfaitement dans le costume de Johnny Cash. Le film retrace la vie de la légende du country-rock américain, de ses débuts dans une ferme de l'Arkansas jusqu'à ses succès musicaux, sans faire l'impasse sur ses déboires avec la drogue et sa relation passionnée avec la chanteuse June Carter, interprétée par l'irrésistible Reese Witherspoon.
Il est presque 6 heures du matin, les deux tiers des 4000 personnes présentes la veille au soir ont tenu le coup ! Enchantées, elles se remémorent les moments forts de cette longue et belle nuit autour d'un café et d'un croissant. Avec "Musique et Cinéma", le Festival Lumière a confirmé que le mariage du rock et du septième art fait toujours bon ménage.
A lire : "Rock & cinéma" de Thomas Sotinel, aux éditions de la Martinière
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