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"Les sanglots de l’aigle pêcheur", récits kanaks d’une guerre méconnue
En 1917, en Nouvelle-Calédonie, une guerre qui opposa les Kanaks à l’armée française fit près de 300 morts en une année de conflit. Cette guerre dans la guerre de 1914-1918 a marqué les consciences et donné lieu a des récits dans un livre de référence, "Les Sanglots de l’aigle pêcheur".
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Reportage : Christian Tortel, Jean-Louis Kerek et Sébastien Patient
En Nouvelle-Calédonie, en 1917, une guerre a dévasté le Nord de la Grande Terre. Une guerre méconnue car les vaincus n’ont pas été entendus et les vainqueurs – l’administration coloniale – ne le souhaitaient pas.
Or cette guerre, qui a fait près de 300 victimes sur un an de soulèvement, a eu des conséquences qui se font sentir encore aujourd’hui par les déplacements forcés et la recomposition des alliances traditionnelles. Elle a eu pour cause la déception des Kanaks recrutés par la France dans le premier conflit mondial. Et pour conséquence des récits de guerre, voire des poèmes, les "ténô" (prononcer "ténon") dont la force et le symbole dépassent l’anecdotique et atteignent l’universel.
C’est tout l’enjeu d’un livre somme de 700 pages, "Les Sanglots de l’aigle pêcheur", publié aux éditions Anacharsis, dans une belle qualité éditoriale, bilingue paicî-français pour les 17 textes analysés et replacés dans leur contexte, accompagné d’un CD de 40’.
Trois auteurs signent cet ouvrage d’importance : l’anthropologue Alban Bensa, le linguiste Kacué Yvon Goromoedo et l’historien néo-zélandais Adrian Muckle. Un livre à placer entre les "Calligrammes" de Guillaume Apollinaire, "Discours sur le colonialisme" d’Aimé Césaire ou encore "Écrire en pays dominé" de Patrick Chamoiseau.
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