Le premier prix America pour William Finnegan avec "Jours barbares", récit sur le surf
"Je suis surpris de gagner avec un livre sur le surf alors que tant de grands romans étaient en lice", a réagi l'écrivain interrogé par l'AFP. "Qu'on estime que votre livre est de la littérature et qu'on le lise comme un roman c'est tout simplement génial".
Plus qu'un sport, le surf sera pour le jeune Finnegan une occasion de s'émanciper. Le surf est "une route de l'évasion", écrit-il. On le suit autour du monde, à la recherche de la vague parfaite et l'on devine, derrière sa curiosité jamais prise en défaut, le futur journaliste.
Venu au Cap, en Afrique du Sud, à la recherche du "spot" idéal il découvrira aussi le combat contre l'apartheid. Il va acquérir parallèlement ses galons de grand reporter de guerre, rendant compte de la guerre civile au Soudan, témoignant de la guerre au Salvador ou de la résurgence des gangs néo-nazis en Californie, sans jamais renoncer au surf. Longtemps, il cachera sa passion, par crainte de perdre sa crédibilité auprès de ses confrères.
Le surf, une addiction
"Jours barbares" peut aussi se lire comme un puissant récit sur l'addiction. Il suffit de remplacer le mot "surf" par "sexe" ou "drogue" pour se rendre compte qu'il s'agit aussi de l'un des livres les plus forts sur les effets du désir, les tornades de la frénésie, les impasses du sevrage. Le surf, écrit-il, "est un sport si génial qu'il te pourrit. Comme de l'addiction à une drogue. Tu ne veux plus faire que ça". Il a encore pratiqué "début juin" en "attrapant quelques vagues devant Biarritz".Revue trimestrielle, lancée par le journaliste littéraire François Busnel et le fondateur de "Le 1", Eric Fottorino, America a l'ambition de décrire l'Amérique des années Trump vue par les écrivains. La revue a prévu de paraître pendant les quatre années du mandat de Donald Trump à la tête des États-Unis, pour un total de 16 numéros. William Finnegan figure au sommaire du numéro 2 qui paraîtra mercredi avec neuf autres écrivains.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.