Le poème de Grass jugé comme "un scandale absolu" par Netanyahu
"Je pense que les mots de Grass sont un scandale absolu", a souligné le dirigeant israélien dans un entretien au journal dominical "Welt am Sonntag", dont des extraits ont été diffusés samedi.
"Que cela vienne d'un prix Nobel allemand et non par exemple d'un ado d'un parti néo-nazi rend la chose encore plus révoltante", a-t-il ajouté. "Il a réussi un retournement de la morale où l'agresseur devient la victime et la victime, l'agresseur", selon lui. "Où ceux qui cherchent à se défendre contre la menace par l'extinction (de l'incendie) deviennent une menace pour la paix mondiale et où le pompier et non le pyromane devient le danger réel", a-t-il encore estimé.
L'écrivain allemand de 84 ans a déclenché une vive polémique début avril en publiant dans la presse allemande un poème critiquant Israël et accusant le pays de "menacer la paix mondiale"
Intitulé "Ce qui doit être dit", le poème en prose, paru dans la Süddeutsche Zeitung, dénonce les menaces de frappes israéliennes contre des installations nucléaires iraniennes comme un projet qui pourrait mener à "l'éradication du peuple iranien".
Persona non grata en Israël
L'Etat hébreu l'a alors déclaré persona non grata et les cris d'indignation ont été nombreux en Israël, ainsi qu'en Allemagne. "Il y a un simple état de fait à l'encontre duquel Grass va manifestement: Israël n'a pas pour objectif de détruire l'Iran. L'Iran en revanche a l'intention de détruire Israël, appelle ouvertement à cela et travaille à cela en fabricant pour cet objectif une bombe atomique", a souligné Benjamin Netanyahu, dans ce journal dont le propriétaire, le groupe Axel Springer, entretient des liens étroits avec Israël.
En 2006, le Nobel de littérature 1999, connu pour ses positions de gauche, avait reconnu avoir fait partie dans sa jeunesse des Waffen SS, unité d'élite du régime d'Adolf Hitler nazi, lui qui avait pourtant souvent renvoyé l'Allemagne à son passé nazi.
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