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Le dictionnaire de l'Académie française se met à l'heure d'internet
Le fameux dictionnaire de l'Académie française peut désormais être consulté gratuitement en ligne. La dernière édition complète proposée pour l'instant par la vénérable institution créée par le cardinal de Richelieu au XVIIe siècle est la 8e, qui date de 1935, car la 9e est encore en cours de rédaction, mais le site sera constamment mis à jour.
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Accessible sur le site, sur ordinateur, téléphone mobile ou tablette, le nouveau portail numérique du dictionnaire de l'Académie française mis en ligne jeudi est d'un accès totalement libre et gratuit pour tous les amoureux du français et les quelque 300 millions de locuteurs francophones.
"Pour toucher le plus grand nombre il fallait changer nos modes de diffusion, le papier ne suffisait plus", a reconnu Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française, en présentant le nouvel outil dont elle espère qu'il deviendra "une nouvelle référence en matière de dictionnaires dans l'espace numérique francophone".
Pour l'heure, les internautes s'abstiendront cependant de chercher la dernière définition du mot "zèbre". Le portail propose l'intégralité de la 8e édition (qui date de 1935 et où l'on trouve bien le mot "zèbre") et la version en cours de rédaction de la 9e édition qui s'arrête pour le moment à "sabéisme". Si on recherche un mot situé après "sabéisme" on est automatiquement redirigé vers la 8e édition. Ainsi, on trouve "internet" mais pas encore "week-end" dans le dictionnaire.
"Ce matin, raconte à un journaliste de l'AFP l'académicien, responsable du projet d'édition numérique du dictionnaire, nous nous sommes entendus sur le mot 'tambourin'". Il espère que la neuvième édition sera terminée "à la fin 2020". "Mais ce n'est pas sûr", ajoute-t-il avec prudence. Pourtant, insiste-t-il, "on bosse énormément. On rentre chez nous un peu sonnés."
Les académiciens ont commencé la rédaction de la 9e édition de leur dictionnaire en 1986 (après un gros passage à vide entre les années 1950 et 1970). A terme cette édition comptera quelque 60.000 mots (contre environ 32.000 dans l'édition précédente) et il sera temps de passer à la 10e édition.
Le portail numérique du dictionnaire "veut marquer une rupture, un jalon dans la longue et singulière histoire du dictionnaire de l'Académie et constitue un changement radical dans le mode de diffusion de notre dictionnaire", se félicite Yves Pouliquen.
"Ce projet c'est avant tout la mise à disposition gratuite du dictionnaire pour les 300 millions de francophones et pour tous les apprenants du français dispersés dans le monde", ajoute-t-il.
"En donnant à nos lecteurs de meilleurs outils pour nous lire, pour leur exposer nos travaux, nous poursuivons une tâche entreprise il y a 384 ans et qui vit son premier aboutissement il y en a 325", se réjouit Hélène Carrère d'Encausse.
"Dire l'usage, c'est accepter d'être Sisyphe et de reprendre sans fin une tâche dont on sait qu'elle ne sera jamais terminée. Mais rien ne nous interdit quelque joyeuse pause et de nous réjouir quand nous réussissons à pousser notre rocher un peu plus loin, quand nous atteignons une étape nouvelle", a-t-elle ajouté.
"Pour toucher le plus grand nombre il fallait changer nos modes de diffusion, le papier ne suffisait plus", a reconnu Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française, en présentant le nouvel outil dont elle espère qu'il deviendra "une nouvelle référence en matière de dictionnaires dans l'espace numérique francophone".
Pour l'heure, les internautes s'abstiendront cependant de chercher la dernière définition du mot "zèbre". Le portail propose l'intégralité de la 8e édition (qui date de 1935 et où l'on trouve bien le mot "zèbre") et la version en cours de rédaction de la 9e édition qui s'arrête pour le moment à "sabéisme". Si on recherche un mot situé après "sabéisme" on est automatiquement redirigé vers la 8e édition. Ainsi, on trouve "internet" mais pas encore "week-end" dans le dictionnaire.
9e édition : les académiciens en sont à "tambourin"
Mais le dictionnaire numérique est appelé à être constamment mis à jour, explique Yves Pouliquen, membre de la commission du dictionnaire (qui compte douze membres et se réunit chaque jeudi entre 09h30 et 12h30)."Ce matin, raconte à un journaliste de l'AFP l'académicien, responsable du projet d'édition numérique du dictionnaire, nous nous sommes entendus sur le mot 'tambourin'". Il espère que la neuvième édition sera terminée "à la fin 2020". "Mais ce n'est pas sûr", ajoute-t-il avec prudence. Pourtant, insiste-t-il, "on bosse énormément. On rentre chez nous un peu sonnés."
Les académiciens ont commencé la rédaction de la 9e édition de leur dictionnaire en 1986 (après un gros passage à vide entre les années 1950 et 1970). A terme cette édition comptera quelque 60.000 mots (contre environ 32.000 dans l'édition précédente) et il sera temps de passer à la 10e édition.
Toutes les éditions depuis 1694 disponibles à l'automne
Dès l'automne, il sera possible de consulter toutes les éditions du dictionnaire depuis la première qui date de... 1694. Ce sera une occasion unique de découvrir des mots disparus ou de lire les différentes définitions d'un même mot selon les époques. Ainsi, il est intéressant de voir l'extraordinaire évolution du mot "disque" entre la 8e et la 9e édition.Le portail numérique du dictionnaire "veut marquer une rupture, un jalon dans la longue et singulière histoire du dictionnaire de l'Académie et constitue un changement radical dans le mode de diffusion de notre dictionnaire", se félicite Yves Pouliquen.
"Ce projet c'est avant tout la mise à disposition gratuite du dictionnaire pour les 300 millions de francophones et pour tous les apprenants du français dispersés dans le monde", ajoute-t-il.
Une tâche jamais terminée
Le nouveau portail du dictionnaire est accessible sur ordinateur mais aussi sur les portables et les tablettes. Il donne la conjugaison de tous les verbes (à tous les temps et tous les modes), est doté d'un correcteur d'orthographe (on peut écrire "aupital" et obtenir "hôpital"), donne les informations sur les rectifications orthographiques (on peut écrire "chariot" ou "charriot", deux orthographes acceptées), fournit des notices sur les difficultés ou les curiosités du français ("dire, ne pas dire"), renvoie vers des ressources externes notamment pour les mots de la francophonie."En donnant à nos lecteurs de meilleurs outils pour nous lire, pour leur exposer nos travaux, nous poursuivons une tâche entreprise il y a 384 ans et qui vit son premier aboutissement il y en a 325", se réjouit Hélène Carrère d'Encausse.
"Dire l'usage, c'est accepter d'être Sisyphe et de reprendre sans fin une tâche dont on sait qu'elle ne sera jamais terminée. Mais rien ne nous interdit quelque joyeuse pause et de nous réjouir quand nous réussissons à pousser notre rocher un peu plus loin, quand nous atteignons une étape nouvelle", a-t-elle ajouté.
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