La FIAC respire, après l'abandon de la taxation des oeuvres d'art
La taxation des oeuvres d'art "n'aurait rien rapporté. Elle aurait été extrêmement difficile à appliquer. Mais elle aurait eu un coût économique réel car elle aurait fait fuir une partie de l'activité des professionnels de l'art", a déclaré la ministre qui a visité pendant deux heures la foire.
La FIAC était ouverte dès mercredi aux collectionneurs, rassurés. Dès les premières heures, les transactions sont allées bon train et plusieurs galeristes faisaient déjà état de ventes ou d’œuvres réservées.
Les milieux de l'art soulagés
A la Fiac, le soulagement des milieux de l'art français était manifeste après que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et les députés PS ont enterré le projet de taxation des oeuvres d'art. Et l'appétit pour ce grand rendez-vous des collectionneurs français et étrangers semblait intact.
"Ca a sauvé la Fiac", considère François de Ricqlès, président de la maison d'enchères Christie's France.
"C'est une décision de bon sens", déclare François Pinault, homme d'affaires et collectionneur. "Ca aurait été ingérable" car la valeur d'une oeuvre d'art est très difficile à établir, ajoute ce passionné d'art contemporain, visiteur assidu de la Fiac.
La proposition du rapporteur du Budget Christian Eckert prévoyait d'intégrer à l'assiette de l'impôt de solidarité sur la fortune les oeuvres d'art d'une valeur supérieur à 50.000 euros. Adoptée la semaine dernière par la Commission des Finances, elle a été enterrée politiquement mardi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s'y étant fermement opposé. Les députés PS se sont rangés à son avis. L'amendement sera examiné mais ne devrait pas être adopté.
La directrice de la FIAC optimiste
Rendez-vous des collectionneurs français et étrangers, la FIAC rassemble sous la nef du Grand Palais 182 galeries, soit 8% de plus que l'an dernier (168).
En dépit du contexte économique difficile, le directrice de la FIAC, Jennifer Flay, se dit "optimiste sur la bonne tenue de la foire" car "le marché de l'art contemporain résiste" globalement plutôt bien. "Nous attendons un public nombreux, d'Amérique du Nord, du Sud, d'Asie, de Russie", en plus des Européens, indique-t-elle.
"Nous avons gagné de la place car nous disposons cette année de l'espace récemment rénové du Salon d'Honneur", soit 1.200 m2 de plus, indique l'ancienne galeriste. La foire est véritablement internationale, avec deux tiers de galeries étrangères provenant de 23 pays. La présence des galeries américaines se renforce encore avec 30 galeries. Les Allemands restent à la deuxième place avec 24 galeries. Viennent, ensuite, la Belgique (14 galeries), l'Italie (12), le Royaume-Uni (9), la Suisse (6). L'Asie est faiblement représentée: une seule galerie japonaise et une seule galerie chinoise, de Shanghai.
Une programmation hors les murs, enrichie
La FIAC étoffe sa programmation "hors les murs" avec des institutions partenaires, comme le Louvre et le Museum national d'histoire naturelle mais aussi avec le Comité Vendôme, formé d'entreprises et commerces de la place Vendôme. Le Jardin des Tuileries (Louvre) accueille une vingtaine de projets (installations, sculptures), pour la 7e année consécutive. Le Jardin des Plantes propose un parcours d'oeuvres contemporaines en extérieur et en intérieur pour la 2e année. "La Foire rayonne dans la ville. C'est l'une de ses spécificités", souligne Mme Flay, qui en est "à sa neuvième Fiac et à sa troisième" comme directrice.
Pour attirer les collectionneurs étrangers à Paris, la FIAC s'appuie sur la dynamique programmation d'expositions des musées parisiens cet automne. Plusieurs foires off se déroulent parallèlement : Art Elysées sur les Champs-Elysées, Cutlog à la Bourse du commerce, Slick qui migre dans le Marais, Yia à Bastille.
La FIAC 2012, Nef du Grand Palais, avenue Winston Churchill, 75008 Paris
du jeudi 18 au dimanche 21 octobre 2012, 12h-20h, nocturne vendredi jusqu'à 22h
Tarifs : 35€ (20€ pour les moins de 26 ans, la carte Louvre jeunes ou la carte Louvre professionnels)
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.