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L'ultime hommage rendu à Tel Aviv à l'écrivain israélien Amos Oz
Les funérailles de l’écrivain israélien Amos Oz se sont déroulées lundi 31 décembre à Tel-Aviv en présence de centaines de personnes. Le président israélien Reuven Rivlin présent a rendu hommage à cette occasion à un des auteurs les plus célèbres du pays.
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Une foule s'est massée pour entrer dans un petit théâtre du centre de Tel-Aviv, où le cercueil d'Amos Oz avait été déposé. Des proches, mais aussi des hommes politiques et de simples citoyens ont lentement défilé devant l'auteur décédé vendredi à l'âge de 79 ans des suites d’un cancer.
Un "traître" fier de l’être
La cérémonie était diffusée en direct à la télévision, chose rare en Israël pour l'enterrement d'un écrivain. Le président Reuven Rivlin, très ému, a partagé des souvenirs de son amitié avec Amos Oz, alors qu'ils étaient enfants et voisins à Jérusalem, ville natale de l'écrivain. Amos Oz avait "la capacité de voir profondément les choses de l'intérieur, tout en gardant un pied à l'extérieur", a déclaré M. Rivlin."Tu n'avais pas peur d'être appelé un traître. Au contraire, tu considérais cela comme un titre honorifique", a-t-il ajouté, faisant référence aux critiques suscitées par les positions d'Amos Oz, fervent défenseur de la paix avec les Palestiniens.
"Parce que ton écriture était si personnelle et universelle à la fois, tu avais réussi à raconter notre histoire bien au-delà de notre petit Israël", a dit M. Rivlin dans son éloge funèbre.
L'acteur israélien Oded Kotler, qui a joué dans l'adaptation cinématographique d'un des premiers romans d'Amos Oz, a ensuite lu une lettre de condoléances écrite par le président palestinien Mahmoud Abbas, provoquant les applaudissements des personnes présentes.
La mort d'Amos Oz a suscité de nombreux hommages à travers le monde, notamment celui de son confrère, l'auteur israélien David Grossman, qui a célébré sa "grandeur", ainsi que "sa générosité, sa chaleur et sa sagesse".
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en visite au Brésil, a salué l'écrivain disparu, "l'un de nos géants littéraires". "Nous nous souviendrons toujours de sa contribution à la littérature hébraïque et à l'hébreu comme langage", a-t-il déclaré.
Auteur majeur
Le dernier ouvrage d'Amos Oz, "Judas" (Gallimard), paru en français en 2016, explore la figure du traître, qualificatif dont Amos Oz a été affublé pour ses positions politiques. Les ouvrages du romancier, qui explorent les êtres et leurs relations souvent complexes, ont été traduits dans plus de 30 langues.Egalement poète et essayiste, Amos Oz est né à Jérusalem le 4 mai 1939 dans une famille d'origine russe et polonaise. Son roman autobiographique "Une Histoire d'amour et de ténèbres" (Gallimard), publié en France en 2004, a été salué dans le monde comme un événement majeur de la littérature contemporaine.
Venu de Givatayim (centre) pour assister à la cérémonie, ce lecteur de 74 ans se souvient d'une visite de l'écrivain dans son kibboutz, alors qu'il présentait son tout premier livre. "Il incarnait le mythe d'un Israël qui aurait pu exister et qui n'a peut-être pas existé, et j'aimais ce mythe", explique-t-il. "S'il existe de véritable sioniste, je crois qu'il en était un".
Lauréat du prestigieux prix Goethe 2005 en Allemagne, il a aussi reçu le prix d'Israël de littérature en 1998, le prix Méditerranée (étranger) en 2010 et le prix Franz Kafka en 2013.
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