Cet article date de plus de huit ans.

L'écrivain Maurice Pons, auteur du roman "Les Saisons", est mort

L'écrivain Maurice Pons, auteur du roman "Les saisons", est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à l'âge de 91 ans, dans le moulin normand dans lequel il s'était retiré depuis plus de 50 ans, a annoncé à l'AFP une amie de l'auteur Sylvia Habault.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Maurice Pons 
 (ULF ANDERSEN / Aurimages)

Né en 1925 à Strasbourg, Maurice Pons fait des études de philosophie qu'il finit par abandonner. Il publie sa première nouvelle, "Métrobate" en 1951 puis "La Mort d'Éros" en 1953. Le recueil suivant, "Virginales" (1955), inspire à François Truffaut le scénario de son film "Les Mistons".

Nouvelle vague

Puis en 1957, Maurice Pons se retire au Moulin d'Andé, situé sur une boucle de la Seine, dans l'Eure. Le bâtiment, qui date du XIIè siècle, est la propriété de Suzanne Lipinska, qui en fait un centre dédié à la création artistique (théâtre, littérature, cinéma...). La Nouvelle vague s'en entiche. François Truffaut, Louis Malle, Alain Cavalier viennent y écrire certains de leurs scénarios. Le film "Jules et Jim" est en partie tourné au Moulin d'Andé.

En 1958, Maurice Pons écrit un roman autobiographique, "Le Cordonnier Aristote". En 1960, il publie "Le Passager de la nuit", récit sur la guerre d'Algérie. La même année, il signe le "Manifeste des 121", déclaration signée de 121 intellectuels français pour dénoncer la guerre d'Algérie.

"Ma vie se confond avec mes livres"

En 1965 paraît son plus célèbre roman, "Les Saisons" (Christian Bourgois), qui raconte l'arrivée d'un écrivain dans un village de montagne, battu par la pluie et le vent, et où ne poussent que des lentilles. "Ce roman un peu fantastique n'a cessé depuis d'être réédité", souligne Sylvia Habault, cinéaste installée elle aussi au Moulin d'Andé. Elle vient de réaliser un film, "Une saison de Maurice Pons", qui est diffusé dans une salle du Quartier latin.

"J'ai beaucoup de mal à parler de ma vie et de mes livres. Parce que ma vie se confond avec mes livres et que dans mes livres - quand je parle de moi - je confonds résolument ce que j'ai vécu et ce que j'ai rêvé et imaginé", écrivait Maurice Pons. "J'ai toujours pensé aussi qu'un écrivain, parlant de lui, se devait de mentir - mais de +mentir-vrai+ - comme le dit superbement Aragon", ajoutait-il.

Au Moulin d'Andé, sorte de phalanstère artistique qui s'est agrandi au fil des années, Maurice Pons avait sa chambre. "Il était très dandy, un peu dilettante mais très profond. C'était un être charmant", déclare Sylvia Habault.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.