L'écrivain Gilles Perrault, auteur du "Pull-over rouge", est mort à l'âge de 92 ans
Il signait ses livres sous le pseudonyme Gilles Perrault. L'écrivain auteur du Pull-over rouge, de son vrai nom Jacques Peyroles, est mort à l'âge de 92 ans, dans la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 août, a appris l'AFP auprès de sa famille. La parution, en 1978, de son livre-enquête Le Pull-over rouge l'a rendu célèbre. L'ouvrage alimente les doutes sur la culpabilité de Christian Ranucci, guillotiné deux ans plus tôt pour le meurtre d'une petite fille, et donne lieu à une vive polémique, qui a alimenté les pages des journaux pendant plus de trente ans. Car la peine de mort est abolie en France en 1981, mais les trois demandes de révision du procès n'ont jamais abouti.
Des livres ultérieurs sur l'affaire, et ses propos répétés à son sujet (il avait qualifié l'enquête sur le meurtre de la petite Marie-Dolores Rambla de "forfaiture"), conduiront à sa condamnation, notamment pour diffamation envers des policiers de la brigade criminelle de Marseille. "J'ai écrit ce qu'il ne fallait pas écrire, que l'enquête judiciaire avait été expéditive et que l'instruction avait été bâclée", avait-il déclaré à ce sujet au micro de franceinfo, en 2014. L'écrivain avait débuté une carrière d'avocat avant de bifurquer vers le journalisme puis la littérature. Il signe notamment en 1969 un roman d'espionnage à succès, Le Dossier 51, adapté en film par Michel Deville.
Ses livres, "marqueurs" pour une "génération"
"Avec sa plume de combat, Gilles Perrault a permis d'avancer vers l'abolition de la peine de mort. L'humanisme a aussi guidé son engagement à Ras l'front", un réseau associatif actif dans les années 90 pour lutter contre les idées du Front national, a souligné la ministre de la Culture Rima Abdul Malak dans un message sur Twitter, rebaptisé X.
"Il est des auteurs et des œuvres qui savent susciter le débat, et parfois même des vocations. Si je devins avocate, c'est en partie grâce au Pull-over rouge", a réagi jeudi la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.
En 1990, Gilles Perrault avait été à l'origine de l'une des plus graves crises de l'histoire des relations franco-marocaines en publiant le retentissant Notre ami le roi. Le livre faisait un bilan accablant de trente ans du règne d'Hassan II. L'ouvrage s'interrogeait aussi sur la complaisance de certaines élites françaises à l'égard du monarque.
"Les livres de Gilles Perrault sont des marqueurs pour ma génération. Il y a un avant et un après Notre ami le roi dans le regard sur le Maroc d'Hassan II", a appuyé Pierre Haski, journaliste et président de Reporters sans frontières.
Il n'était "pas seulement un formidable raconteur. Mais aussi un homme engagé", a salué jeudi soir le journaliste Edwy Plenel.
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