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"Journal de Buchenwald" Jean Hoen dans l'enfer des camps
C'est un témoignage exceptionnel car rarissime qui nous parvient aujourd'hui, 70 ans après les faits. Interné entre 1943 et 1945 à Buchenwald le résistant français Jean Hoen a tenu clandestinement un journal dans lequel il décrit le quotidien du camp. "KLB - Journal de Buchenwald" est paru aux Presses Universitaires de France.
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Temps de lecture : 2min
Reportage : D.Wolfromm/P.Stelletta/F.Bruand/L.Palmer
Avec un peu de chance dans votre grenier vous retrouverez quelques vieilles photos ou au mieux un objet de valeur. La petite-fille de Jan Hoen elle, a retrouvé un morceau d'Histoire. Dans une boite, soigneusement rangés, des feuillets écrits de la main de son grand-père alors qu'il était interné au camp de Buchenwald. Un témoignage brut, immédiat de ce qui se passait au jour le jour derrière les barbelés. L'horreur du transport, l'arrivée au camp, le tri des détenus puis leur quotidien, long cortège de violence et d'humiliations. Saisissant l'importance de la découverte, la famille de Jean Hoen alerte un historien spécialisé dans la déportation, Olivier Lalieu qui co-signe l'ouvrage.Un témoignage rare
L'Histoire ne manque pas - et heureusement - de témoignages sur la déportation. Mais peu, voire aucun, n'a été écrit en captivité. La plupart sont des souvenirs, écrits plusieurs années après les faits. Ce qui différencie ce "Journal de Buchenwald" des autres récits de déportés, c'est qu'il décrit jour après jour le quotidien des camps. Dans son malheur, Jean Hoen a eu la "chance" d'arriver au KLB (Konzentration Lager Buchenwald) âgé de 58 ans et dans un état de santé fragile. Classé parmi les "invalides" il est exempté des tâches les plus rudes souvent fatales aux prisonniers, ce qui lui laisse la possibilité de devenir un témoin de l'Histoire. Un homme au parcours exemplaire
Et l'Histoire, Jean Hoen y a participé à bien des titres. Ancien combattant de la Première guerre, il devient résistant lors de la Seconde. C'est justement sur dénonciation qu'il est arrêté par la Gestapo le 1er mars 1943, transféré à Compiègne avant d'être déporté à Buchenwald dont il s'évade quelques jours avant la libération du camp par les Américains. Un destin exceptionnel aujourd'hui en pleine lumière.
"KLB - Journal de Buchenwald - 1943-1945" (PUF)
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