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Salon de Montreuil : les héros de la rédaction de Culturebox !

Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture
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Le Salon du Livre Jeunesse de Montreuil propose cette année une grande exposition sur le thème des héros de la jeunesse. Après avoir demandé à des auteurs célèbres d'évoquer les héros de leur enfance, l'équipe Culturebox est, à son tour, montée dans la machine à remonter le temps. Voici ses héros !

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"Enfant, j’ai aimé Mary Poppins. Et aujourd’hui, encore, c’est un vrai bonheur de revoir ce film. Le simple fait de fredonner une des chansons de cette comédie musicale, mélangeant prises de vue réelles et animation, me met en joie. A l’époque, je me rêvais magicienne et de pouvoir d’un simple supercalifragilisticexpialidocious me sortir d’une situation difficile. Sauter dans un dessin à la craie pour voyager dans un paysage et tirer quantité d’objets d’un sac de voyage vide me fascinait… J’attends, encore, aujourd’hui le créateur qui saura inventer cet it-bag ! Mary Poppins déborde d’énergie. Imprévisible, elle est drôle, positive, anticonformiste et rebelle !"
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"Pourquoi Zorro ? D'abord le look. Tout de noir vêtu, cheval (Tornado) compris, et surtout la cape. A la fin de chaque épisode vu à la télévision (j'avais également un raccourci du roman originel de Johnston McCulley aux éditions des Deux coqs d'or), c'était la cavalcade avec les copains du quartier. Pour l'occasion, je revêtais un parka en me coiffant de la capuche sur la tête, tout en laissant flotter le vêtement telle une cape. Jusqu’à à un anniversaire où mes parents m’offrirent la sacro-sainte panoplie de Zorro. Ce qui est drôle, c'est qu'adolescent, Dracula est devenu mon héros, aux valeurs toutes différentes, mais également tout vêtu de noir, avec une cape, du moins dans les films. Car il n’en porte  pas dans le roman (chef-d’œuvre) de Bram Stoker, que j'ai lu cinq fois, sans parler de toutes les versions au cinéma que je me passe en boucle. Donc, j'ai adopté la panoplie. Depuis l'âge de 20 ans, je m’habille en noir (sous-vêtements compris) et aujourd'hui porte un Stetson noir qui ne me quitte jamais et avec lequel je dors."
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"Un souvenir très lointain, dans les brumes de l'enfance : je sors de mon premier rendez-vous chez le dentiste chez qui j'ai bien souffert. Pour me remonter le moral, ma mère m'achète une bande dessinée. Sur la couverture souple, trois tronches incroyables : Croquignol, long pif, monocle et petit chapeau. Ribouldingue, barbu et chevelu. Filochard, borgne et moustachu. Tout de suite, je m'attache à ces trois roublards sympathiques. Filous, escrocs parfois, mais aussi rebelles. Au fil des aventures, ils s'attaquent à tous les pouvoirs, policiers, gendarmes, notables, présidents, rois et reines. Les histoires ne volaient pas très haut, certaines étaient même un peu bâclées, mais je me demandais toujours quel nouveau coup fourré le trio préparait… J'ai appris, bien plus tard, que ces Pieds Nickelés découverts sous la plume de Pellos, avaient  été créés en 1908 par Louis Forton, avant d'être repris par d'autres dessinateurs. Par curiosité, j'aimerais bien retrouver l'un des albums que je ne pense pas avoir lu : "Les Pieds Nickelés à l'ORTF" !"
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"Mes héros favoris œuvraient souvent en bande. Le Club des 5 ou Les 6 compagnons de la Croix-Rousse laissaient entrevoir la possibilité de vivre plein d'histoires en toute indépendance. Le rêve ! Grâce à eux on se disait qu'avec un peu d'imagination l'aventure était toujours possible et on passait des journées entières à le vérifier en explorant chemins et rivières. J'adorais aussi la bande de garnements de l'Autobus à Impériale qui bricolaient joyeusement des machines improbables dans un hangar désaffecté. Finalement je me suis toujours un peu méfié des héros et préférais souvent leurs amis (Fantasio, Capitaine Haddock...) mis à part Albator, le magnifique corsaire de l'espace, taiseux, mélancolique et courageux, qui veillait discrètement sur l'humanité."
 
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"Mes héros d'enfance étaient des super-héros ! Ceux des bandes-dessinées Marvel que mon frère aîné m'a fait découvrir. Et quand je pense "super-héros", je pense d'abord aux plus tourmentés d'entre eux. D'abord, Daredevil, justicier masqué tout de rouge vêtu, aveugle, dont un "sens radar" et une grande force compensaient le handicap. À la ville, il s'appelait Matt Murdock, avocat marqué depuis l'enfance par l'assassinat de son père boxeur. Ensuite, les X-Men, et surtout Serval, connu en France sous son nom original de Wolverine depuis que Hollywood s'est saisi du filon. Serval alias Logan, le plus félin et rugueux des mutants, indestructible avec ses griffes rétractables en adamantium. Un héros amnésique, dépossédé de son histoire et de son identité... Aujourd'hui encore, j'adore Serval... pardon, "Wolverine"."
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"Mes héros étaient des héroïnes, Sissi et Heidi. Dans deux milieux radicalement différents, la Cour d’Autriche et les Alpes suisses, ces deux jeunes filles essayaient d’agir le mieux possible dans des situations pas toujours faciles, en appliquant la méthode Coué pour nous dire : je suis heureuse. Elles avaient aussi très bon caractère semble-t-il, et la petite fille que j’étais se retrouvait en elle !"
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"Impossible de savoir quel âge j’avais, mais peu importe. J’étais très jeune. A chaque fois j’allais vérifier si la prise de la télé était bien enfoncée, ce qui n’est pas sans risque. Mais le danger, il fallait bien le braver puisque Zorro le faisait quotidiennement lui. Combien de fois je me suis allongé sur le tapis du salon pour regarder l’homme masqué à la cape noire et écouter cette musique qui résonnait dans ma tête : « Un chevalier... ». Je n’en perdais pas une miette, je remarquais comment il se tenait droit, digne, et comment il maniait l’épée. Il était toujours du côté du plus faible, il sautait sur son magnifique cheval noir et même l’orage le saluait d’un éclair de bienvenue. Il pouvait compter sur Bernardo, beaucoup plus malin qu’il en avait l’air, preuve qu’il fallait se méfier des idées reçues. Ah oui, Zorro me faisait rêver. J’adorais son habileté à l’épée et comment il infligeait une correction au ridicule sergent Garcia. Et puis il y avait ce pan de mur qui tournait, chez moi j’avais beau essayer, rien ne pivotait. J’ai voulu, lors d’un Noël, une panoplie de Zorro. J’errais dans la maison avec mon loup et surveillais les ennemis que créait mon imagination. Le feuilleton ne l’a jamais dit mais Zorro avait donc un deuxième bras droit... En tout cas, moi j’en étais persuadé ! Je n’ai jamais oublié cet homme noir sur son cheval cabré au centre de l’écran, beau comme un Delacroix avec même un petit côté Pierre et Gilles avant l’heure. Aujourd’hui encore, quand Zorro débarque, je zappe, avec un grand Z..."
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"Quand j'étais petite, je voulais être Claude du "Club des cinq". J'avais une chienne, un peu pataude et courte sur pattes que j'emmenais dans toutes mes aventures. Elle faisait ce qu'elle pouvait pour me suivre sur mon vélo. J'admirais l'indépendance, la fougue et le côté garçon-manqué de Claude. J'aimais surtout les aventures des Cinq. J'ai toujours gardé les petits livres cartonnés de la Bibliothèque Verte. Je ne me souviens pas des prénoms des autres personnages."
"Mon héroïne était Fantômette. Elle avait cette double vie d'élève modèle le jour et de justicière la nuit. Fantômette n'était pas seulement intrépide, elle était aussi intelligente, elle lisait beaucoup, et son héroïsme ne l'empêchait pas d'avoir des copines. Fantômette ne la ramenait pas quoi. Ce qui me plaisait aussi beaucoup c'était son allure. Je la trouvais sexy et élégante ! C'était la Bibliothèque Rose et les débuts de mes grands plaisirs de lecture…"
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Insolents, absurdes, burlesques et surtout hilarants, Les Marx Brothers sont au même titre que les Pieds Nickelés les héros de mon enfance. Au Champo, le cinéma d'art et d'essai de St Michel, je me souviens d'avoir vu et revu tous leurs films, avec les hurlements de rire de ma mère en fond sonore. Chacun des trois frères avait ses qualités : à Groucho (le cerveau du trio) la démarche grotesque, le cigare et les réflexions féroces, à Chico les mains les plus expressives et les plus drôles à avoir jamais couru sur les touches d'un piano, à Harpo (le muet) les mimiques, la harpe, l'imperméable aux trésors et les sifflements (j'ai sans doute appris à siffler très jeune pour l'imiter). Certaines scènes d'anthologie, notamment la course poursuite  en patins à roulettes dans "Les Marx Brothers au Grand Magasin", me redonnent le sourire en cas de méchant blues.
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"J''en avais deux : Casimir et Goldorak. Le premier parce qu'il est agréable, gentil et surtrout parce qu'il est à l'origne du fameux Gloubiboulga. Pour la petite histoire, j'ai eu la chance en 1998, de le rencontrer et de le serrer dans mes bras (l'occasion aussi de saluer son papa : Yves Brunier). Goldorak, parce qu'il était toujours présent (avec son boss Actarus) pour faire régner l'ordre et la paix. Pour le moment, je n'ai pas encore eu la chance de rencontrer son créateur Go Nagai, mais qui sait ?
 
"J’ai beaucoup lu enfant. Mon premier livre, c’est une Bible pour les petits, que j’ai dévorée comme un polar, je crois. Plus tard, j’ai lu bien sûr les Club des cinq, Clan des sept et autres Alice, peu de BD mais quand même Astérix, Tintin et Lucky Luke. Pourtant, je ne suis pas sûre que j’y voyais des héros. Mon seul souvenir de héros, c’est Bernique. Ce vieil Album du Père Castor faisait partie des livres que ma mère nous lisait le soir. Il faut croire que déjà, à cinq six ans, j’étais sensible à l’injustice et que les rebelles me réjouissaient. Ce personnage médiéval de manant qui dupait les puissants me faisait jubiler. Bernique ramassait du bois en cachette et faisait croire aux sbires du seigneur qu’il chauffait la soupe en fouettant le chaudron. Rusé et toujours de bonne humeur, il finissait par ramasser un gros trésor."
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"Je sais,  le choix n'est pas forcément très original mais à l'époque, les cadeaux de Noël ne vous plongeaient pas dans des aventures virtuelles aux manettes d'une Play station. C'était du concret, du bien réel : de la panoplie qui vous transformait en héros masqué prêt à affronter le petit frère apeuré. Zorro c'était un rendez-vous télévisé attendu fébrilement. Le noir et blanc renforçait encore un peu plus le côté mystérieux du personnage.Comme il était réconfortant ! On était sûr de sa force, de son agilité. On était sûr qu'il allait triompher des méchants, des fourbes. On n'arrivait pas à ranger le sergent Garcia dans les méchants "gendarmes". On retenait notre souffle, on riait….et on tentait de l'imiter….sans toutefois sauter d'un toit à l'autre."
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