Les éditeurs Jeunesse s'insurgent contre "toute velléité de censure"
Les livres "ne doivent pas devenir un instrument de manoeuvre politique, ni être bannis des bibliothèques (...). Il nous semble plus que jamais nécessaire de le rappeler", relève Hélène Wadowski, présidente du groupe Jeunesse du Syndicat national de l'édition (SNE).
Des pressions ont été exercées depuis plusieurs semaines sur les bibliothèques publiques par des ultraconservateurs (groupes liés au Printemps français), tandis que le président de l'UMP Jean-François Copé a lancé une polémique au sujet de l'album de Claire Franek et Marc Daniau, "Tous à poil" (Le Rouergue), le propulsant d'ailleurs depuis en tête des ventes sur Amazon...
Le livre, un outil pour apprendre à raisonner
Les éditeurs jeunesse "prennent à coeur leur responsabilité dans le choix du texte. C'est leur mission première, l'essence même de leur métier. Choix d'un texte juste, sensible, accessible, ouvert, qui invitera d'abord chaque lecteur à découvrir le plaisir de l'histoire racontée, et aidera le bébé, l'enfant, l'adolescent ou le jeune adulte à grandir, à se construire, à se connaître, à appréhender le monde qui l'entoure, à le comprendre pour s'y inscrire pleinement et volontairement."
Hélène Wadowski rappelle en outre que les publications jeunesse sont déjà soumises au contrôle d'une commission de surveillance instituée par la loi du 16 juillet 1949.
Les éditeurs "croient profondément que l'enfant est apte à développer sa propre vision du monde à partir d'une histoire. Que l'enfant grandit en questionnant la vie. Que par le truchement du livre, il construit son jugement, apprend à raisonner", relève encore Hélène Wadowski.
Ministre et libraires solidaires
Pour le Syndicat de la librairie française (SLF), "chercher à évincer certains ouvrages des écoles ou des lieux de lecture publique, c'est retirer la confiance à tous ceux dont le métier est de sensibiliser les enfants sur ces sujets, qu'ils soient auteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires ou enseignants".
"C'est à la fois dangereux et vain", souligne le SLF qui s'associe aux protestations contre les appels à retirer des bibliothèques des ouvrages pour la jeunesse traitant de l'égalité entre les femmes et les hommes ou de l'homosexualité.
Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication a condamné dans un communiqué les pressions exercées par des extrémistes sur les bibliothèques publiques. "La France ne tolère pas les tentatives de censure de ces lieux-phares de la République que sont les bibliothèques", affirme la ministre, ajoutant qu'elle apporte son soutien "le plus absolu au personnel des bibliothèques et aux élus locaux qui doivent faire face à ces agressions".
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