L'amour, la mort, Philippe Katerine et les enfants au salon Livre Paris
Milieu d'après midi, Philippe Katerine arrive au square Jeunesse du Salon Livre Paris pile poil à l'heure, et en famille. Les enfants, déjà installés, l'attendent de pied ferme. Cette conférence musicale leur est réservée. Dans le public, un couple. Savent-ils que c'est une conférence pour les enfants ? "Mais on est des enfants, c'est juste qu'on a vieilli", souligne monsieur, qui raconte que sa femme a récemment fait connaissance avec Philippe Katerine sur le quai d'une gare. "Le soir, il était en concert dans la région, il nous a invités. Alors comme on était au Salon du livre, on est venus le voir".
"Dans la vie on est sûr d'une seule chose : on va tous mourir"
Philippe Katerine monte sur la scène. Pull jacquard, chaussettes rayées, pantalon et chaussures blancs, la classe. Derrière lui, un écran, un film. C'est parti : "Ô, Ô, Ô !", de sa voix perchée. "Aujourd'hui je vais vous parler d'abord de la mort, et ensuite de l'amour", annonce-t-il. "Il n'y a qu'une lettre de différence OU OU, Ô, Ô "."La lumière blanche. Le grand tunnel, puis la lumière blanche. Dans la vie on est sûr d'une seule chose : on va tous mourir, même eux" (dessin d'enfants), "même lui (dessin de Zidane), "même elle" (dessin de Beyoncé)...
Philippe Katerine joue avec les mots, avec ses dessins, avec sa voix, et les sons, les musiques (de Lully à Motörhead, en passant par des compositions originales) que Philippe Evno a posées sur le film qui accompagne cette conférence musicale. Katerine distille les silences, reluque le public avec son air coquin. Les enfants sont médusés.
"Beaucoup de gens aimeraient mourir dans leur sommeil. Moi je préférerais quelque chose de plus spectaculaire (dessin de lui-même, hilare, dévoré par un requin). " On dit : il a cassé sa pipe. On dit : il est six pieds sous terre, ou entre 4 planches, en fait c'est 6".
"Ce que je sais de la mort... C'est la vie."
"Quand on meurt, on redevient poussière" (dessin de deux petits tas de cendre, chacun sa légende, l'un "Jean-Paul Sartre", l'autre "Simone de Beauvoir")."Quand on y pense, il y a beaucoup plus de morts que de vivants" (dessins d'une foule de fantômes)... "Puis la lumière blanche. Pour un arc en ciel, il faut du soleil et de la pluie. Ce que je sais de la mort... C'est la vie."
"L'amour, l'amour, l'amour. Quand on aime, on peut voir l'amour partout, ici, là (dessins de corps entremêlés, de pieds frottés, de corps dans un rideau enlacés).
"Ça apprend des choses de la vie"
Philippe Katerine égraine les mots, qui se cognent aux images, leur répondent. On imagine ce qui n'est pas dit. On envisage ce qui est hors-champs."On est venues exprès pour voir ça", raconte Marie-Anne après le spectacle. Elle est là avec sa fille Eléonore et Elena, une amie de sa fille. "Faire rire sur la mort, c'était un sacré défi, et c'est réussi, c'est très amusant, plein de légèreté, et profond en même temps. Avec la voix de Philippe Katerine, c'est encore plus drôle. Bon il y a certains passages qu'il va falloir débriefer avec les enfants, mais c'était vraiment super !", confie enthousiaste Marie-Anne. "C'est très culturel", continue Elena, "ça apprend des choses de la vie", ajoute Eléonore. "Et les dessins sont trop bien ! ".
"Ce sont des livres que j'ai fait pour tout le monde. Pas seulement pour les enfants", explique Philippe Katerine. "D'ailleurs là pour cette conférence musicale pour les enfants, on a enlevé deux ou trois images un peu trop ...", confie-t-il.
"Après la mort, j'avais envie de faire l'amour"
"J'ai commencé par faire le livre sur la mort. Je n'allais quand même pas m'arrêter en si bon chemin, alors après la mort, j'ai fait l'amour", s'amuse-t-il. "Ça doit être mon instinct de survie", dit-il en souriant."Je connais Philippe Katerine depuis très longtemps, et il m'a donné carte blanche pour faire le film, et je crois qu'il était très content. Il me l'a dit. Ce qui est rare. Philippe n'est pas quelqu'un qui abuse des superlatifs", raconte Philippe Evno.
"C'est une première mondiale à laquelle vous venez d'assister", s'amuse Philippe Katerine. "On va essayer de le refaire dans la première partie du spectacle à l'Olympia " (scoop).
"Ce que je sais de la mort" et "Ce que je sais de l'amour" (Philippe Katerine - 18 euros les deux volumes - Editions Hélium).
Philippe Katerine à l'Olympia, le 11 mai à 20HOO
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