: Interview Alba Ventura : "Le bal des dézingueurs" ou les secrets des déjeuners politiques
Alba Ventura était l’invitée d’Elise Lucet dans les CInq dernières minutes.
Question qui sous-entendait l‘éternelle autre question au sujet des relations entre politiques et journalistes : êtes-vous finalement de connivence ?
Politiques et journalistes de connivence ?
On avait besoin de remettre les choses à leur place, dire qu’un déjeuner politique, ce n‘est pas un moment de fiesta, c’est un déjeuner de travail. Pas d’hypocrisie, pas de connivence, on n’est pas des complices, on n’est encore moins des amis, on n’est pas inféodé non plus.
Un déjeuner politique, on sent les mouvements, on décrypte les ambitions.
Caliméro à Bercy
Je pense à Pierre Moscovici qu’on rencontre à Bercy fin 2013 et qui nous dit : « Moi, si j’étais François Hollande, je me nommerai à la commission ». A l’époque, il n’est pas encore question de cette nomination et là, on comprend que ça le démange d’aller à la commission européenne. Au fond, c’est Caliméro à Bercy parce qu’Arnaud Montebourg lui fait de l’ombre et il a envie d’aller ailleurs.
De la com à outrance
A partir du moment où ceux qui vous parlent savent très bien que très souvent ces confidences se retrouvent dans les médias, ça devient un instrument de communication.C’est de la com à outrance. Malheureusement, la politique est devenue davantage de la com que de l’action politique en tant que tel.
Placé, champion du off à publier
Pour le off que l'on veut voir publier, Jean-Vincent Placé n’est pas mal… placé ! NKM aussi mais en général, ils le sont tous parce que c’est un instrument de communication. Les politiques veulent faire passer des messages, nous ne sommes pas dupes. A nous de savoir ce que nous allons faire de ces messages, de la manière dont nous allons les divulguer dans la presse.
Dézingage tous azimuths
On dézingue plus souvent dans sa propre famille politique. La violence ou le dézingage en politique ont toujours existé mais désormais, les sources de communication se sont multipliées donc la parole est libérée, elle va dans tous les sens. Le dézingage se retrouve dans chaque camp parce que la concurrence est dans chaque camp.
La confidence qui tue...
Je crois que c’est François Goulard, ministre villepiniste le jour où il m’a annoncé que si Nicolas Sarkozy était en passe de remporter la présidentielle de 2007, il allait voter Ségolène Royal !
Qu'est-ce qui doit changer ?
Ce qui serait bien, c’est que l’action politique prime sur la communication.
"Le bal des dézingueurs", Flammarion (20€)
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