François Bon, le militant du numérique
Car finalement, chaque matin, c’est devant son ordinateur que Bon, comme une majorité d’écrivains, s’installe, et certainement pas armé d’une longue plume et d’un encrier.
Autant que le lecteur soit dans les mêmes dispositions… Directement du producteur au consommateur, le PDF et les métadonnées !
Il nous donne un truc, François Bon : personnalisez l'affichage de votre ordinateur. Mettez le corps du texte en 18, avec une interligne de 21 points, et ça ressemble déjà davantage à une page imprimée…
Et comme une page de livre n’est jamais totalement blanche, ni le texte totalement noir, il faut ruser : en passant à un niveau de noir de 85%, l’ambiance littéraire se réchauffe (je confirme, j’ai essayé).
Plus tard, Bon démonte aussi notre cerveau et nos bâtonnets rétiniens, s’attaque au délicat problème de l’absence d’épaisseur du livre numérique. Il convoque Balzac, Maupassant et Flaubert, lequel « s’emportera contre les écrivains qui utilisent des plumes en métal », révolution technologique de l’époque.
A ceux qui regrettent déjà « l’odeur du papier », il rétorque que chaque feuille contient un petit pourcentage de chaux vive, destinée à la rendre hydrofuge et « économiser sur les microgouttelettes du jet d’encre ».
François Bon milite avec humour et pertinence, taquine notre frilosité et tente de nous rassurer. Un livre sera toujours un livre, sur papier couché ou en HTML.
« Après le livre » de François Bon (Seuil) – 270 pages – 18 euros
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