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Filière du livre : auteurs et éditeurs signent un accord au terme de 19 mois de pourparlers

Un accord visant à l'amélioration des conditions des auteurs a été signé par les professionnels du secteur du livre, fruit de pourparlers débutés en mai 2021 sous l'égide du ministère de la Culture. Il ne concerne pas en revanche la délicate question de la rémunération des auteurs.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A l'intérieur de la librairie Le Divan, Paris, le 10 décembre 2022. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS)

Fumée blanche après 19 mois de négociations : un accord visant à l'amélioration des conditions des auteurs a été signé mardi 20 décembre par les professionnels du secteur du livre, a annoncé la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. Signé par le Conseil permanent des écrivains (CPE), la Ligue des auteurs professionnels (LAP) et le Syndicat national de l'édition (SNE), cet accord est le fruit de pourparlers débutés en mai 2021 sous l'égide du ministère de la Culture.

Les enquêtes lancées auprès des auteurs en France laissent régulièrement poindre la frustration de la majorité d'entre eux face premièrement à la faible part du prix de vente des livres qui leur revient, et deuxièmement au manque de transparence des éditeurs après publication. 

Frustrations

Parmi les mesures de l'accord, la publication, par les éditeurs, de leurs comptes deux fois par an, contre une fois actuellement. Une mesure qui doit permettre d'"améliorer l'information des auteurs mais aussi la régularité et la périodicité de leur paiement", indique le communiqué du ministère. Ou encore la création d'une obligation d'information, toujours à la charge de l'éditeur, lorsqu'il procède à une sous-cession de l'œuvre ou une partie de celle-ci. Rien, en revanche, sur la délicate question de la rémunération des auteurs. Co-présidente du Conseil permanent des écrivains, Séverine Weiss a salué une "nouvelle étape" dans la relation entre auteurs et éditeurs, tout en regrettant que la question de la rémunération n'ait pas été plus largement abordée.

"Le partage de l'information, c'est bien mais il faut également qu'il y ait un partage de la valeur", a-t-elle déclaré lors de la signature de l'accord rue de Valois. Même tonalité pour Frédéric Maupomé, secrétaire général de la Ligue des auteurs professionnels, qui a regretté "un rendez-vous manqué". "La rémunération, en plus d'être une question vitale, est une question légitime", a-t-il complété. De son côté, Vincent Montagne, à la tête du Syndicat national de l'édition, à loué "un accord important", soulignant les "efforts" consentis par les éditeurs. A la tribune, la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak, a indiqué que les négociations allaient se poursuivre, avec, cette fois, la présence du Centre National du livre dans les pourparlers.

L'année 2021 a été celle d'une croissance "hors norme" pour l'édition, qui a vu son chiffre d'affaires croître de 12,4% par rapport à une année 2020 perturbée par la crise sanitaire. Pour la première fois, le chiffre d'affaires du secteur a dépassé trois milliards d'euros, selon des chiffres de l'organisation professionnelle du secteur.

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