Exposition Camus à Aix-en-Provence : exit Michel Onfray
"On ne veut pas lâcher l'exposition Camus, alors qu'on a l'extrême chance d'avoir ce trésor (le fonds d'archives Albert Camus, NDLR) en dépôt", a indiqué lundi à l'AFP Sophie Joissains, adjointe à la maire (UMP) de la ville chargée de la culture.
"Nous n'avons pas abandonné l'idée de rattraper Michel Onfray", a-t-elle ajouté, estimant que la polémique entourant l'exposition n'est qu'une "guéguerre parisienne".
L’exposition doit commencer le 7 novembre 2013, jour où Albert Camus aurait eu 100 ans, dans le cadre de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture.
Le conseil d'administration de Marseille-Provence 2013 doit se pencher le 15 octobre sur le devenir de l'exposition.
Onfray quitte "la pétaudière"
"Michel Onfray ne signera pas la convention qui aurait fait de lui le commissaire de l'expo Camus à Aix en 2013" pouvait-on lire vendredi soir sur le compte Twitter du philosophe.
Dans un "point de vue" publié dimanche sur lemonde.fr, Michel Onfray a expliqué avoir finalement décidé de "prendre le large de cette pétaudière", pointant notamment "les egos surdimensionnés, la chiennerie de la politique politicienne, les pathologies mentales, les intrigues de réseaux, le copinage d'anciens combattants d'extrême gauche reconvertis dans l'opportunisme social-démocrate".
Le philosophe s'est également dit, dans le Nouvel Observateur, las d'être considéré comme le candidat du colonialisme et de l'Algérie française.
Benjamin Stora initialement pressenti
Initialement confié à l'historien spécialiste de l'Algérie Benjamin Stora, le projet avait été annulé au mois de mai. Officiellement, la fille de l'auteur de « La Peste », Catherine Camus, qui gère l'oeuvre et le fonds de son père, avait expliqué n'avoir pas reçu dans les délais la liste des documents requis pour l'événement. Il y aurait eu en réalité des désaccords entre eux sur la conception de l’exposition.
Début août, la maire d'Aix-en-Provence et présidente de la communauté du pays d'Aix (CPA), Maryse Joissains-Masini, avait annoncé avoir rencontré Michel Onfray, auteur de "L'ordre libertaire: la vie philosophique d'Albert Camus", qui lui avait soumis un projet et un synopsis centrés sur la vie et la pensée d'Albert Camus.
L'éviction de Benjamin Stora avait suscité des polémiques
Le philosophe avait ensuite confirmé avoir accepté de devenir le commissaire de cette exposition. "Je n'ai accepté le commissariat de cette exposition que dans la mesure où il préludait à la pérennisation de ce travail dans un ‘Musée Albert Camus’ -ce qui a été accepté par Mme Joissains", avait alors tenu à souligner Michel Onfray.
A la suite de la polémique suscitée par l'éviction de Benjamin Stora, Michel Onfray a pris la plume pour "répondre à ses détracteurs" dans le Nouvel Observateur daté du 13 au 19 septembre, où il écrit: "On me fait personnellement le mauvais procès de prétendre que je serais le candidat (...) de l'extrême droite, de l'OAS, des petits Blancs, du colonialisme, de l'Algérie française".
Il déplorait également dans cet article que la ministre de la Culture Aurélie Filippetti ait annoncé retirer la subvention destinée à cette exposition sans lui téléphoner pour prendre connaissance de son projet.
Aurélie Filippetti avait annulé les financements
La ministre de la Culture Aurélie Filippetti avait regretté le remplacement de l'historien Benjamin Stora par le philosophe Michel Onfray. "Benjamin Stora est un de nos meilleurs connaisseurs de l'Algérie. Il aurait pu donner un éclairage passionnant sur les rapports de Camus avec l'Algérie", avait-elle sur France Culture le 23 août.
A la suite de l'éviction de Benjamin Stora, Aurélie Filippetti avait annoncé que son ministère ne financerait pas l'exposition "Camus l'homme révolté" et qu’elle ne bénéficierait pas du logo du ministère.
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