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Editeurs et auteurs en colère contre Amazon

En pleine renégociation d'accords commerciaux, Amazon est dans le collimateur de plusieurs maisons d'édition, irritées de voir le géant américain de la vente en ligne faire pression sur elles en allongeant les délais de livraison de leurs livres ou en empêchant les précommandes. Les associations d'écrivains aussi, des Etats-Unis à l'Europe, s'insurgent contre le distributeur en ligne.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Amazon exaspère les éditeurs. Certains écrivains recommandent à leurs lecteurs de s'approvisionner ailleurs. Ici une librairie indépendante de Bordeaux
 (Serge Pouzet / SIPA)

Plusieurs auteurs, touchés par cette bataille, ont également commencé à monter au créneau pour dénoncer les pratiques d'Amazon, accusé d'abuser de sa position dominante sur le marché du livre.
 
Selon la presse américaine, Amazon  souhaite obtenir des prix plus favorables de la part de certains éditeurs, dont Hachette Book Group (HBG), filiale du groupe français Lagardère, afin d'augmenter ses marges, notamment sur le segment des livres électroniques où il est l'un des principaux acteurs grâce à sa liseuse Kindle.
 
Des précommandes impossibles

L'e-commerçant vient d'accentuer la pression en rendant impossible la précommande d'ouvrages édités par HBG au format papier, à l'instar du prochain roman de Robert Galbraith, pseudonyme derrière lequel se cache J.K. Rowling, auteur de la populaire saga "Harry Potter".
La précommande permet souvent aux éditeurs de mesurer l'attente autour de leurs futures sorties.
 
Contacté samedi par l'AFP, Hachette n'a pas souhaité commenter ce dossier, renvoyant à une précédente déclaration.
 
Dans celle-ci, le groupe soulignait que le distributeur américain conservait "un stock minimal et se réapprovisionnait lentement au niveau du catalogue HBG, entraînant des délais de deux à quatre semaines".
 
Amazon très critiqué en Allemagne

"Nous travaillons pour trouver un accord et inciter Amazon  à proposer, de nouveau, les livres de Hachette Book Group dans des délais normaux", ajoutait alors l'éditeur français.
 
Au premier trimestre, le livre numérique a représenté 13,4% du chiffre d'affaires de la branche Lagardère Publishing (la maison-mère d'Hachette), en hausse d'un point sur un an.
 
En Allemagne, où l'éditeur scandinave Bonnier est confronté à la même situation, l'Association des éditeurs et libraires, qui regroupe les principaux acteurs du marché du livre du pays, a de son côté violemment attaqué Amazon et demandé aux autorités d'intervenir.
 
"Amazon  fait tomber le masque et abuse de sa position de marché à tel point qu'on peut parler de chantage envers les éditeurs", s'est insurgé le président de l'association, Alexander Skipis, cité dans un communiqué.
 
Des règles réclamés sur le marché du numérique

"L'association réclame d'adapter le droit allemand de la concurrence aux conditions du marché (du livre) numérique. (...) Imposer les règles de la concurrence dans le marché du numérique est clairement un devoir des politiques qui aurait dû être réalité depuis longtemps", a-t-il ajouté.
 
M. Skipis a souligné que les écrivains étaient les victimes collatérales de ce conflit et prévenu qu'ils "ne toléreront pas cela longtemps".
 
Aux Etats-Unis, l'Authors Guild, qui défend les droits des auteurs, a pris fait et cause pour les éditeurs. Dans un billet paru sur son blog, elle a ainsi jugé que "le chantage (...) semblait être la stratégie d'Amazon  pour les négociations".
 
 
Des écrivains contre Amazon
 
"Peut-être que, cette fois, les lecteurs se rendront compte de ce qu'Amazon souhaite le plus nous faire oublier : qu'il y a d'autres revendeurs en ville", a-t-elle poursuivi.
 
Individuellement, certains écrivains ont aussi fait entendre leur voix. Sur son site internet, l'auteur de livres policiers et fantastiques Michael Koryta estime ainsi que ses lecteurs, s'ils souhaitent précommander un livre édité par HBG, devraient "regarder ailleurs" que sur Amazon.
 
Sur sa page Facebook, l'auteur pour enfants Nina Laden explique avoir soutenu Amazon  depuis sa création, mais regretter désormais cette position.

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