Décès de Robert Gallimard, l'homme qui parlait à l'oreille de Sartre
Né le 12 novembre 1925, Robert Gallimard est le fils de Jacques, le plus jeune frère de Gaston. Après deux autres de ses cousins, il entre dans la prestigieuse maison à 23 ans, partageant dès 1949 le bureau des dirigeants du département des cessions (traductions, cinéma, théâtre...).
Membre du comité de lecture, il est aussi le principal interlocuteur de Jean-Paul Sartre et de Romain Gary, mais aussi de Camus, et gère nombre de successions jusqu'en 1990.
Robert Gallimard avait également repris la "Bibliothèque de la Pléiade", passée dès 1946 sous la responsabilité directe de la famille. Il accueille plutôt des écrivains de gauche, même s'il s'affirme apolitique.
"Un homme plein d'esprit", rappelle Philippe Sollers
Philippe Sollers rappelle dans Le Monde que Robert Gallimard était "un homme d'une grande courtoisie, plein d'esprit, très ouvert, qui, tandis que Claude Gallimard (fils de Gaston) s'occupait des auteurs plus académiques, en encourageait de plus subversifs".
L'aventure de Gallimard, dont le catalogue donne le vertige, d'Aragon à Claudel ou Yourcenar, en passant par Joyce, Faulkner, Céline, Queneau, Camus, Duras, Kerouac, Kundera, Le Clézio, ou Modiano, se confond avec l'histoire de la littérature. L'éditeur a aussi engrangé une fortune avec "Harry Potter".
Tout a commencé le 31 mai 1911, quand Gaston Gallimard, André Gide et Jean Schlumberger, deux des fondateurs de la Nouvelle revue française (NRF), créent un "comptoir" baptisé Editions de la Nouvelle revue française. Les éditions ne porteront le nom de Librairie Gallimard que huit ans plus tard.
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