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Couvertures de livres : trouver l'image qui fait mouche

La couverture est la première chose qu'un futur lecteur voit d'un livre. Cet élément clé, cette porte d'entrée vers un univers, fait donc l'objet d'une attention toute particulière de la part des éditeurs. La directrice artistique du Livre de Poche, qui expose jusqu'à lundi un millier de ses couvertures au Salon du Livre, détaille ce "sacré travail pour trouver l'image qui fait mouche".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Temps de lecture : 2 min
La trilogie de Katherine Pancol, l'un des jolis coups en matière de couverture des éditions du Livre de Poche (Hachette)
 (Le Livre de Poche / Hachette Livre)

"L'essentiel, c'est de donner envie d'entrer dans ce livre-là, de créer un univers qui colle à celui du texte", explique Raphaëlle Faguer, qui préside depuis six ans à la conception des couvertures au Livre de Poche. "Depuis une dizaine d'années, la tendance est à la photo pour la littérature contemporaine. Pour les classiques, on préfère souvent des  tableaux. La typographie est aussi très importante", souligne-t-elle.

Chaque couverture est une aventure
Mais il n'y a pas de recette miracle: "je ne connais pas la couverture idéale. Pour  chacune, les cartes sont rebattues, chacune est une aventure unique. C'est  beaucoup plus drôle que les collections et les maquettes standards",  reconnaît-elle.

Parfois, "la couverture du grand format est tellement forte que nous la  conservons. Ainsi, nous avons gardé celle de +Rien ne s'oppose à la nuit+ de  Delphine de Vigan avec une superbe photo de la mère de la romancière. Quand la couverture nous plaît, on ne va pas réinventer l'eau chaude !"
A gauche, la couverture de la première parution, aux éditions JC Lattès. A droite, la version du Livre de Poche.
 (JC Lattès / Livre de Poche)
Belle réussite pour la trilogie de Katherine Pancol
"L'un de nos jolis coups ces dernières années, se souvient-elle, a été la  trilogie de Katherine Pancol débutée avec "Les yeux jaunes des crocodiles". Ce  premier volet publié par Albin Michel était un grand succès mais la couverture était uniquement typographique. "Nous avons créé pour le poche une couverture très gaie, très colorée, avec des dessins de crocodiles d'inspiration tribale et nous avons gardé le même esprit pour les deux autres tomes. La réussite a été énorme et notre couverture a été reprise par les éditeurs étrangers".

Un processus où l'auteur est roi
Combien de personnes sont mobilisées et comment procède-t-on ? "Nous avons trois graphistes en interne et quatre free lance, auxquels  s'ajoute notre précieuse iconographe", précise la jeune femme. "On a toujours  deux mois de livres programmés sur la table, ça fait pas mal !"

Les éditeurs grand format "nous envoient les ouvrages et nos éditeurs nous brossent le paysage du livre. Nous lisons nous-mêmes chaque mois environ cinq  titres : best-sellers, auteurs phare ou livres auxquels il faut donner une  seconde chance...".

Les graphistes réfléchissent à des pistes, proposent des projets. Six sont  d'abord sélectionnés, puis deux envoyés aux éditeurs du grand format qui  doivent les soumettre à l'auteur. "C'est un processus de validation propre au Livre de Poche, très apprécié des écrivains", relève cette ex-étudiante de l'Ecole nationale supérieure des Arts appliqués et de l'Ecole Estienne.

Car l'éditeur grand format et l'auteur peuvent aussi refuser et remettre à zéro tout le processus. "Pour nous, l'auteur est roi", souligne Raphaëlle Faguer. "Mais pour tous, ce qui compte, c'est d'être le plus juste possible".

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