Correspondances de Manosque : un festival pour "décloisonner les genres"
Ce festival littéraire qui aime "décloisonner les genres" accueille pour sa 19e édition, depuis mercredi soir, plus d'une cinquantaine d'auteurs dont François-Henri Désérable (sélectionné par tous les jurys des grands prix littéraires), Alice Zeniter et Philippe Jaenada, en lice pour le Goncourt et le Renaudot, mais aussi l'Américaine Laura Kasischke, les comédiennes Ludivine Sagnier et Catherine Frot ou encore le chanteur Philippe Katerine.
Durant cinq jours, il sera question de rencontres et de débats avec les écrivains. On ne vient pas à Manosque pour faire signer des autographes - même si cela est possible - mais d'abord pour écouter les auteurs, soulignent les organisateurs de la manifestation.
Faire dialoguer les auteurs entre eux
Une des originalités de ce festival, à l'ombre des platanes, est également de faire dialoguer les auteurs entre eux. Alors que l'été joue les prolongations à Manosque, presque tout se passe en plein air. La gratuité est de règle. Seuls quelques spectacles, notamment en soirée, sont payants. Des scènes ont été dressées sur les différentes places du village pour accueillir les auteurs. Il sera ainsi possible d'écouter Jean-Marie Blas de Roblès et Brigitte Giraud (en lice notamment pour le Goncourt) discuter de leur roman respectif ("Dans l'épaisseur de la chair", Zulma et "Un loup pour l'homme", Flammarion) qui ont tous les deux pour cadre l'hôpital de Sidi Bel Abbès durant la guerre d'Algérie.Les romanciers haïtiens Louis-Philippe Dalembert et James Noël parleront de la situation d'Haïti depuis le séisme ravageur de janvier 2010. Plus d'une quinzaine de dialogues entre écrivains sont prévus.
Des lectures par les auteurs, de la musique, des "siestes littéraires"
Au programme également, des lectures par les auteurs eux-mêmes, parfois accompagnés d'un musicien, des "siestes littéraires" (payantes) durant lesquelles, allongé dans une semi-pénombre, on écoute le texte d'un auteur accompagné par un groupe musical. "Le public est partout au rendez-vous", se réjouit auprès de l'AFP Olivier Chaudenson, directeur des Correspondances et par ailleurs directeur de la Maison de la poésie à Paris. "Incroyable ce que la littérature peut provoquer dans cette époque que l'on dit vouée à l'image."Autre originalité, une centaine d'installations ont été mises à disposition dans la ville pour retrouver justement le plaisir de la correspondance. On écrit une lettre sans l'affranchir et le festival se charge de l'expédier n'importe où dans le monde. L'an dernier, environ 16.000 lettres sont ainsi parties de Manosque (ville d'environ 20.000 habitants) durant le festival...
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.