Cela ne semble pas juste de parler de manière générique des "musulmans", de la même manière qu'il n'aurait pas été correct de juger la chrétienté à partir des méthodes de César Borgia", le modèle du "Prince" de Machiavel, a déclaré Umberto Eco au quotidien italien Corriere della Sera le 8 janvier. "Mais on peut certainement parler de l'EI, qui est une nouvelle forme de nazisme, avec ses méthodes d'extermination et son désir apocalyptique de s'emparer du monde", a-t-il ajouté.L'auteur du "Nom de la Rose" s'exprimait après l'attentat à Paris contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, au cours duquel deux hommes armés ont tué 12 personnes aux cris d'"Allah Akbar". "Une guerre est en cours et nous y sommes plongés jusqu'au cou", a insisté Umberto Eco, qui a fêté lundi ses 83 ans et dont un livre de politique-fiction sur les années 1990, "Numéro zéro", sera publié vendredi.Pour lui, la situation ressemble aux bombardements qu'il a subis dans sa jeunesse pendant la Seconde Guerre mondiale, "quand il y avait le risque qu'une bombe arrive d'un moment à l'autre". Il a également évoqué les risques liés aux phénomènes de migration massive enregistrés ces dernières années. "Déjà (il y a 30 ans), j'écrivais que si on ne trouvait pas un nouvel équilibre, beaucoup de sang allait couler". "La civilisation occidentale, qu'elle ait ou non la force de le soutenir, fait face à un processus colossal de migrations, comme c'est arrivé il y a des siècles pour la civilisation romaine", a-t-il ajouté.