Daniel Picouly nostalgique de "Nos histoires de France"
A l’heure d’internet, l’Histoire est belle, elle est vivante, elle est même, comme il faut absolument le dire aujourd’hui, ludique. Elle est tout ça, l’Histoire. Mais elle ne fait pas rêver.
Pas comme celle que nous raconte Daniel Picouly dans « Nos histoires de France ». Pas une Histoire, non, des histoires. Parce qu’il y en beaucoup, des Histoires de France. Presque autant que d’élèves qui s’appelaient encore écoliers.
C’était dans les années 50-60, le long des murs de la classe mais le plus souvent dans le fond pour ne pas distraire que le maître accrochait à l’aide de gros œillets des cartes, des gravures et des dessins.
On commençait en octobre avec les Gaulois et on terminait au mieux avec la Révolution. Dans Révolution, il y a rêve… Ceux qui emmenaient les écoliers, les bons comme les cancres vers les paysages mystérieux d’un village gaulois (dans le fond, on aperçoit le tonnelier, métier inventé par les Gaulois comme le druide). La vie alors était violente et brutale (Louis XI et ses cages de fer, la Saint-Barthélemy et les corps jetés par les fenêtres, Henri IV poignardé par Ravaillac). Cette histoire-là était comme une bande dessinée (on ne disait pas encore BD). On n’y croyait pas trop. Ca ne faisait pas peur mais ça faisait rêver. Et voyager. Dans le temps avec Vercingétorix jetant ses armes devant César ou l’espace avec Montcalm mourant au Canada.
Ces images nous apprenaient aussi les noms de personnes et de lieux. Alésia, les Champs Catalauniques et la défaite d’Attila, Valmy, cancre ou pas, fallait le savoir…
Daniel Picouly illustre les illustrations avec ses perles de bon élève qui allait parfois au piquet. Mais dans ces années-là, les bons élèves étaient toujours un peu cancres car ils pouvaient encore rêver.
Si, comme le prétend Saint-Exupéry, « la nostalgie est un désir d’on ne sait quoi », celle que nous proposent « Nos Histoires de France » est celle d’un passé à jamais heureux… Et révolu.
« Nos Histoires de France »
Daniel Picouly
Hoëbeke (30 euros)
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