Après le triomphe des Oscars, "Rendez-vous with French cinema" à New York
La 17e édition du « Rendez-vous with French cinema » s’ouvre jeudi soir, avec acteurs et réalisateurs venus spécialement pour l’occasion, parmi lesquels Eric Toledano, Olivier Nakache, François Cluzet, Mathieu Amalric, Carole Bouquet, Vincent Lindon, ou encore Tahar Rahim. « Intouchables », « La délicatesse », « 17 filles », « 38 témoins », « Les hommes libres », « J’aime regarder les filles » ou « Americano », les amateurs de cinéma français auront l’embarras du choix durant ce rendez-vous annuel, qui propose 25 longs-métrages dans plusieurs salles de Manhattan et de Brooklyn pour sa cuvée 2012, et pour la première fois sept courts-métrages.
A l’occasion, réalisateurs et acteurs viennent discuter avec le public, comme Vincent Lindon le fera samedi après la projection de « Pater » à Brooklyn, ou Audrey Tautou pour la clôture du festival le 11 mars au Lincoln Center, après la diffusion de « La délicatesse ». Et cette année, le festival étend ses ailes dans 40 villes américaines, où les cinéphiles pourront découvrir sept des films présentés à New York.
La moisson de cinq Oscars récoltée dimanche dernier à Hollywood par « The Artist », qui a déjà engrangé 32 millions de dollars aux Etats-Unis selon le site spécialisé Mojo, y est-elle pour quelque chose ? Déjà 75% des billets du festival ont été vendus, se réjouit Richard Pena, le directeur de la programmation qui entend offrir au public américain un « vrai panorama du cinéma français », dépassant la caricature de cinéma d’auteur qui lui est souvent associée Outre-Atlantique. De nombreuses séances affichent déjà complet, dit-il.
Au seul Lincoln Center, entre 13.000 et 14.000 personnes devraient assister au festival. Des 25 films à l’affiche, dix ont déjà trouvé un producteur aux Etats-Unis, souligne également John Kochman, responsable à New York d’UniFrance, organisme chargé de la promotion du cinéma français. « Intouchables » sortiront en mai, « La délicatesse » et « les Hommes libres » le 16 mars. Tous les deux se réjouissent du succès de « The Artist » qui a notamment remporté la statuette de meilleur acteur, meilleur film et meilleur réalisateur le 26 février à Hollywood.
"The Artist" n'a pas de problème de sous-titrage !
Pour autant, alors que la fréquentation des salles ne cesse de baisser aux Etats-Unis, ils restent prudents sur ses conséquences pour le cinéma de langue française, qui l’an dernier a représenté seulement 3 millions des 1,28 milliard de tickets de cinéma vendus aux Etats-Unis, selon M. Kochman. D’autant que « The Artist », film muet en noir et blanc actuellement diffusé dans 800 salles, n’est pas vraiment perçu comme un film français.
Tourné à Los Angeles, produit par l’Américain Harvey Weinstein, il était jusqu’aux Oscars surtout perçu comme une production américaine, explique M. Pena. Et il n’a pas de problème de sous-titrage, ce qui a tendance à rebuter à la fois les spectateurs et les salles multiplexes aux Etats-Unis.
« J’espère qu’il y aura plus d’intérêt pour les films étrangers » dit-il. Mais, rappelle-t-il, « en 1965, 10% des billets vendus aux Etats-Unis l’étaient pour des films sous-titrés. Aujourd’hui, l’ensemble des films sous-titrés représentent moins de 1% du marché. Même dans les grandes villes, les villes universitaires, c’est presque impossible de voir un film dans une autre langue. Dans une grande partie des Etats-Unis, les cinémas ne présenteront jamais de films sous-titrés », ajoute-t-il.
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