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Acide et drôle, "Le bouquin des méchancetés" de François-Xavier Testu
Avec ce florilège des méchancetés balancées au cours de l’histoire, François-Xavier Testu dresse en même temps un inventaire des mots d’esprit dont ne sont avares ni les politiques ni les artistes. Il était l'invité des "Cinq dernières minutes" de France 2. Souvent acide, toujours drôle, "Le bouquin des méchancetés" n’incite pas à penser que l’Homme est naturellement bon…
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"Je n’aime pas les méchants" affirme avec force François-Xavier Testu. Et pourtant cet avocat, professeur agrégé de l'université de Tours, publie un livre qui ne parle que de méchancetés. Mais quelle méchanceté ou plutôt quelles méchancetés ! Celles qu’il a collectées dans une sorte de balade ou de récréation tout au long de ses lectures. Mais toutes sont drôles et sont d'abord le fait d'hommes et de femmes d'esprit. La parité dans ce domaine fonctionne à merveille !
Et des méchancetés, il y en a, il y en a toujours eu. De l’Antiquité à nos jours. Et le pire c’est qu’elles ne sont pas forcément le fait de gens méchants. Ainsi de Gaulle, "qui n’est pas forcément le prototype de quelqu’un de méchant" a droit à quinze pages. Pas mal. Son humour et son sens de la répartie réjouissaient les chroniqueurs. Ayant été un des premiers chefs d’état occidentaux à reconnaitre la Chine Populaire en 1964, il était admiré dans l’empire du Milieu. Il le fut beaucoup moins deux ans plus tard lors de la Révolution culturelle. Apprenant qu’à Pékin, on avait vu un slogan "De Gaulle est un chien", il avait commenté avec ironie: "C’est assez plaisant d’être traité de chien par des Pékinois" ! Mais imaginons le festival d’un duo de brillants spécimen de la vacherie tel que celui qu’il formait avec Churchill. Celui-ci, vêtu d’un noeud papillon à pois et d’une chemise à carreaux entre un jour dans le bureau de Gaulle à Londres où il est accueilli par un cinglant "Je ne savais pas que c’était carnaval à Londres". Immédiatement suivi d’une réplique en forme de revers de volée "Tout le monde ne peut pas se déguiser en soldat inconnu"… Mais avant eux, Clemenceau n’était pas en reste et les réparties cinglantes du "Tigre" ne manquent pas. A propos de Félix Faure mort dans les bras de sa maîtresse, ce sans appel : "Il se voyait César, il finit Pompée" ! mais aussi " En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui" qui règle définitivement son compte à ce président qui a tant fait la fortune des chansonniers. Mitterrand ne donnait pas non plus "sa part au chat" comme on dit, notamment à l’encontre de Michel Rocard "Les Français l’ont voulu, ils l’ont eu. Dans dix-huit mois, ils verront au travers".
Mais la vacherie n’est pas le privilège de la classe politique. Les artistes savent eux aussi avoir la dent dure. Arletty sur ce point ne manquait pas de cette gouaille très parisienne qui en faisait le charme en particulier auprès des officiers supérieurs de la Wehrmacht, "Mon cul est international mais mon cœur est français" claironnait-elle et alors qu’on lui reprochait ses relations avec les Allemands, elle avait répliqué : "Fallait pas les laisser entrer"… "Le bouquin des méchancetés"
Robert Laffond
1184 pages
30 €
Et des méchancetés, il y en a, il y en a toujours eu. De l’Antiquité à nos jours. Et le pire c’est qu’elles ne sont pas forcément le fait de gens méchants. Ainsi de Gaulle, "qui n’est pas forcément le prototype de quelqu’un de méchant" a droit à quinze pages. Pas mal. Son humour et son sens de la répartie réjouissaient les chroniqueurs. Ayant été un des premiers chefs d’état occidentaux à reconnaitre la Chine Populaire en 1964, il était admiré dans l’empire du Milieu. Il le fut beaucoup moins deux ans plus tard lors de la Révolution culturelle. Apprenant qu’à Pékin, on avait vu un slogan "De Gaulle est un chien", il avait commenté avec ironie: "C’est assez plaisant d’être traité de chien par des Pékinois" ! Mais imaginons le festival d’un duo de brillants spécimen de la vacherie tel que celui qu’il formait avec Churchill. Celui-ci, vêtu d’un noeud papillon à pois et d’une chemise à carreaux entre un jour dans le bureau de Gaulle à Londres où il est accueilli par un cinglant "Je ne savais pas que c’était carnaval à Londres". Immédiatement suivi d’une réplique en forme de revers de volée "Tout le monde ne peut pas se déguiser en soldat inconnu"… Mais avant eux, Clemenceau n’était pas en reste et les réparties cinglantes du "Tigre" ne manquent pas. A propos de Félix Faure mort dans les bras de sa maîtresse, ce sans appel : "Il se voyait César, il finit Pompée" ! mais aussi " En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui" qui règle définitivement son compte à ce président qui a tant fait la fortune des chansonniers. Mitterrand ne donnait pas non plus "sa part au chat" comme on dit, notamment à l’encontre de Michel Rocard "Les Français l’ont voulu, ils l’ont eu. Dans dix-huit mois, ils verront au travers".
Mais la vacherie n’est pas le privilège de la classe politique. Les artistes savent eux aussi avoir la dent dure. Arletty sur ce point ne manquait pas de cette gouaille très parisienne qui en faisait le charme en particulier auprès des officiers supérieurs de la Wehrmacht, "Mon cul est international mais mon cœur est français" claironnait-elle et alors qu’on lui reprochait ses relations avec les Allemands, elle avait répliqué : "Fallait pas les laisser entrer"… "Le bouquin des méchancetés"
Robert Laffond
1184 pages
30 €
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