« Le Grand soir » de Delepine et Kervern à Cannes : Punk not dead !
Synopsis : Les Bonzini tiennent le restaurant 'la Pataterie' dans une zone commerciale. Leur fils ainé, Not, est le plus vieux punk à chien d'Europe. Son frère, Jean Pierre, est vendeur dans un magasin de literie. Quand Jean Pierre est licencié, les deux frères se retrouvent. Le Grand Soir, c'est l'histoire d'une famille qui décide de faire la révolution... à la mano
"Le Grand soir" : la bande annonce
Dévalorisé
Duo insaisissables, Benoît Delepine et Gustave Kervern ont mis le feu mardi soir sur les marches du Palais, avec des doigts d’honneur à tous les invités qui n’y ont rien compris, d’autant qu’ils étaient pour la plupart Américains. Oh ! my “God save the Queen » sur un air des Sex Pistols.
Projeté à Un Certain Regard, « Le Grand soir » méritait franchement de se trouver en compétition, comparé à « Like Someone in Love » de Kiarostami ou « Another Country » de Hong Sangsoo. Tant le film de Delepine et Kevern est inventif, inscrit dans la conjoncture et drôle, comparé à ces suffisances précitées. Thierry Fourneaux répondrait surement : « oui, mais c’est ainsi que l’on valorise Un Certain Regard ». D’accord.
C’est vrai que la sélection s’en trouve requinquée, comme l’an dernier, avec le film de Gus Vans Sant ou « L’Exercice de l’Etat » et « Hors Satan », merveilleux films qui méritaient la compétition officielle, par rapport à bien d’autres. Un Certain Regard est une grande sélection, c’est acquis.
Pire que Ken Loach
Mais revenons à nos moutons. « Le Grand soir » est un peu la réponse française au cinéma social britannique, dont Ken Loach nous a donné encore cette année la preuve de sa si grande pertinence avec « La Part des anges ». Delepine et Kervern laissent de côté l’élégance de Loach et rentrent dedans, servis par un Benoît Poelevoord déchaîné pourtant tout en retenu et un Albert Dupontel qui se retient, mais explosif.
Ce qui aboutit à un film hilarant, autant qu’incontrôlable, donc punk, dénonciateur de la conjoncture. Le film est un peu en-deçà de "Mammuth". Mais il résiste comme une couverture de Charlie Hebdo des années 70 signée Reiser. Une vraie crise de rire.
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