L'Opéra Garnier propose une nuit dans sa loge d'honneur sur Airbnb pour financer sa restauration
Après le Louvre en 2019 puis le Moulin Rouge l'année dernière, la plateforme de location touristique Airbnb s'associe avec l'Opéra Garnier. L'institution culturelle ouvre mercredi 1er mars les inscriptions pour une nuit dans la loge d'honneur, un dîner aux chandelles dans l'historique Foyer de la Danse, un récital exclusif donné par des artistes de l’Académie de l’Opéra de Paris ainsi qu'une visite privée des coulisses, assurée par l'arrière petite-fille de Gaston Leroux, auteur du Fantôme de l'Opéra.
Cet événement proposé pour seulement 37 euros, se déroulera dans la nuit du 16 au 17 juillet. Pour participer, les utilisateurs peuvent s'inscrire comme pour une réservation classique à partir de 18 heures ce mercredi, sur le site de Airbnb. Le premier inscrit emportera la mise. Ce dispositif est une belle opération de communication pour le géant américain aux huit milliards de chiffre d'affaires. En contrepartie, il versera plusieurs centaines de milliers d'euros à l'Opéra qui recherche des financements extérieurs.
Les subventions de l'État ont baissé de 15% en dix ans
"Ce partenariat précisément nous permet de financer la restauration de loges du palais Garnier et la nouvelle plateforme de streaming que nous allons lancer dans quelques mois", explique Martin Ajdari, le directeur général adjoint de l'Opéra de Paris. Le budget général de l'institution s'élève à 230 millions d'euros annuels dont 55% de fonds propres.
Si les subventions de l'État ont été renforcées avec la crise sanitaire, elles ont baissé de 15% entre 2010 et 2020. Le mécénat, la billetterie et les galas ne sont pas suffisants au financement de l'institution parisienne. "Nous devons trouver des ressources propres en complément des ressources que l’État met à notre disposition", ajoute Martin Ajdari.
Le directeur général adjoint de l'Opéra de Paris espère aussi que ce partenariat permettra d’attirer un public plus jeune, plus international. Mais selon le secrétaire général de la CGT Spectacles, s'associer avec Airbnb, le leader de la location courte durée qui ne pait que très peu d'impôts en France, est "un choix très malheureux". Pour Denis Gravouil, "c’est participer à la désertification des centres-villes touristiques comme Paris. Il faut permettre une augmentation générale des budgets de la culture, pour que tout le monde puisse profiter de la politique culturelle, que ce soit l’opéra ou ailleurs".
L’Opéra de Paris multiplie les partenariats et c'est par exemple associé avec un organisateur de croisières. Plusieurs danseurs étoiles participeront l'an prochain à ce séjour.
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