L'e-sport à l'école : "Quelqu’un peut rester longtemps devant sa copie, moi c’est devant mon ordinateur"
Le salon du jeu vidéo Paris Games Week ouvre mercredi à Paris, avec un grand espace réservé au e-sport, ou sport électronique. Une discipline qui s'invite de plus en plus sur les bancs de l'école.
Le plus grand salon de jeux vidéo français, la Paris Games Week, débute mercredi 1er novembre à Paris. Au moins 200 000 visiteurs y sont attendus jusqu'à dimanche pour découvrir l'univers des jeux vidéo en réseau. Comme lors des dernières éditions, un grand espace est réservé au "e-sport", ou sport électronique. Une discipline qui s'invite de plus en plus sur les bancs de l'école.
L'un des jeux les plus connus d'e-sport, League of legends, a ainsi fait son apparition cette année dans les écoles de commerce. Elles sont de plus en plus nombreuses à développer des modules consacrés au sport électronique. À Paris, depuis septembre, l'e-sport a même son centre de formation basé à Montreuil. Cette école privée, la Paris Gaming School, a été co-fondée par un ancien joueur professionnel, Gary Point. L’école est née d’un constat, dit-il, celui d'un besoin de main d’œuvre qualifiée dans les structures françaises.
On est dans un milieu très technique, il faut savoir de quoi on parle.
Gary Point, créateur de la Paris Gaming Schoolà franceinfo
Faute de formation adéquate, des offres d'emploi ne trouvent pas toujours preneurs. Et la demande devrait augmenter. Selon le centre d'études Idate, l'e-sport pourrait peser trois milliards d'euros d'ici 2021.
Le marché actuel et les perspectives économiques ont permis à un étudiant, Yanis, 21 ans, de convaincre ses parents, alors qu'ils étaient rétifs à son inscription à l'école de Montreuil. Il a fallu que le jeune homme fasse tomber quelques préjugés.
C'était l’image classique du mec qui bouffe des pizzas toute la journée ou qui n’a pas de vie sociale.
Yanis, sur les clichés entourant l'e-sportà franceinfo
Les réticences étaient identiques dans la famille d'Arthur, 18 ans. Finalement, il est l'un des deux élèves de la promotion à vouloir être cyber-athlète, joueur professionnel. Dans une petite salle à part, comme un sportif de haut niveau, il s'entraîne encore et encore. "Quand on est à l'école, on est devant sa copie, moi je suis devant mon ordinateur", explique-t-il.
Je joue environ une dizaine d’heures par jour à l’école.
Arthur, 18 ans, étudiantà franceinfo
L'école servira donc peut-être aussi à faire évoluer les regards sur l'e-sport. En attendant, le reste de la promotion suit des cours d'anglais, de marketing, de management ou d'histoire pour postuler à des métiers aussi variés que chef de projet, graphiste, organisateur de compétition ou manager d'équipe. Les étudiants espèrent trouver un emploi dès la fin de leur formation, dans neuf mois, même si les écoles d’e-sports ne sont pas encore reconnues par l’État.
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