Jeux vidéo : les employés d'Ubisoft appelés à faire grève pour réclamer une hausse de salaires

Malgré un chiffre d'affaires en hausse, les augmentations de salaires proposées par la direction depuis deux ans sont "largement en-dessous de l'inflation", dénoncent les syndicats sur France Culture.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Ubisoft confronté à une grève de ses employés, le 14 février 2024. (PASCAL GUYOT / AFP)

Les employés d'Ubisoft, le plus gros studio français de jeux vidéo, sont appelés à se mettre en grève mercredi 14 février, a appris France Culture de source syndicale. Trois syndicats, Solidaire informatique, STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo) et la Fédération FIECI CFE-CGC, réclament une hausse des salaires à la hauteur de l'inflation.

Les organisations syndicales estiment ne pas avoir été entendues lors des dernières négociations annuelles. "Il est apparu que nous étions prêts à négocier, mais qu'en face une décision était déjà plus ou moins établie", regrette au micro de France Culture Pierre-Étienne Marx, délégué au sein du Syndicat des travailleurs du jeu vidéo chez Ubisoft. Le représentant syndical dénonce ainsi une hausse de salaires insuffisante : "Pour la deuxième année de suite, on a une proposition d'augmentation largement en-dessous de l'inflation", et même "inférieure [au pourcentage] de l'année dernière", soutient-il. Les syndicats rappellent que le géant français des jeux vidéo a pourtant réalisé un chiffre d'affaires en hausse au premier semestre.

"Beaucoup de gens sont là par passion" mais elle risque de disparaître

Face à cette situation, les trois syndicats appellent donc l'ensemble des salariés d'Ubisoft à une journée de mobilisation mercredi. Et cette date n'a pas été choisie au hasard, explique Pierre-Étienne Marx. "Elle est un petit symbolique, parce que c'est un jour lié à la passion et dans le jeu vidéo beaucoup de gens sont là par passion", insiste le syndicaliste. Il estime d'ailleurs que c'est sûrement par passion, que les employés "acceptent souvent d'avoir des salaires facilement 10 à 20% inférieurs à ce qu'ils pourraient toucher avec ce genre de niveau de diplôme dans d'autres industries".

Mais Pierre-Étienne Marx craint que cette passion pour le métier disparaisse petit à petit "car on est dans une grosse entreprise qui ordonne des choses qui ne sont pas forcément en lien avec les attentes créatives des gens", et en raison du "traitement des employés, parce que visiblement on ne peut même pas compenser notre perte de salaire par rapport à l'inflation".

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