Covid-19 : "Les enfants ne vivent que dans l'écran depuis le confinement", déplore une mère de famille
Selon une enquête publiée ce lundi, 53% des enfants ont augmenté leur consommation numérique depuis le début de la crise sanitaire.
Dans cet appartement des quartiers nord de Marseille, il y a huit téléphones, deux tablettes, deux consoles de jeux, trois ordinateurs et autant de télévision. Le son est fort et les enfants captivés. "C'est comme ça tout le temps", constate, désabusée, Diazmati, la maman. "Maintenant, les enfants ne vivent que dans l'écran et ça, depuis le confinement."
La crise du Covid-19 a en effet accéléré la croissance du temps passé devant les écrans, révèle une étude Ipsos publiée par l'Union nationale des associations familiales (UNAF), lundi 7 février.
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Rachid, 6 ans, passe une bonne partie de sa journée sur la tablette, tandis que son frère Rujdi, 8 ans, joue à Fortnite sur sa console."J'ai toujours voulu être le plus riche de Fortnite", s'amuse le petit garçon qui nous explique que son premier geste le matin est de regarder Youtube. Quand on lui demande s'il préfère jouer dehors ou utiliser sa tablette, Rujdi nous répond sans hésiter : "Je préfère jouer dans les écrans de la tablette".
"Les crises, il faut que ça passe"
La maman a mis du temps à comprendre les effets négatifs de tous ces contenus virtuels jusqu’à ce que soient détectés des troubles de l’apprentissage à son plus jeune fils, Rachid. "De ses un an et jusqu'à ses trois ans, toujours le téléphone, le téléphone. On a constaté, avant qu'il entre à l'école, qu'il était toujours comme ça, à regarder à droite à gauche", raconte Diazmati.
Désormais, cette mère de famille tente de diminuer le temps passé devant les écrans, jusqu’à parfois confisquer les téléphones ou les consoles de jeu quitte à provoquer quelques petites crises. "Les crises, il faut que ça passe. Il faut que je montre que suis le chef."
"Pas d'écran avant cinq ans"
Les parents ont un rôle majeur à jouer mais pour Yves Marry, cofondateur et délégué général de "Lève Les yeux !", une association qui lutte contre les effets de la surexposition aux écrans, les pouvoirs publics devraient s’impliquer davantage. Une proposition de loi est d'ailleurs en cours de rédaction mais "pour l'instant, il n'y a rien puisque c'est au stade de la rédaction, regrette Yves Marry. On sait juste les idées qui sont suggérées. Par exemple, afficher des messages pour dire qu'il y a de la nocivité des écrans en dessous de trois ans".
L'association propose un autre message de prévention, le "5, 10, 15" : "Pas d'écran avant cinq ans, pas plus d'une heure avant 10 ans et pas de smartphone avant 15 ans. Ça peut paraître radical a plein de gens, reconnaît Yves Marry. Mais on part du constat que quand des enfants en bas âge ont des smartphones dans les mains, ils sont systématiquement exposés à des contenus qui les choquent, qui les traumatisent." "Lève les yeux !" soumettra ses propositions aux candidats à l’élection présidentielle au mois de mars, lors des Assises de l’attention.
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