: Vidéo Surexposition des enfants aux jeux vidéos : "Pas d'écrans dans la chambre", conseille la pédiatre spécialisée Sylvie Dieu Osika
Sylvie Dieu Osika est la seule pédiatre en France à proposer des consultations spécialisées pour les enfants surexposés aux écrans. Elle réagit à la décision de la Chine de durcir encore les règles pour les mineurs en matière de jeux en ligne.
La Chine a annoncé lundi qu'elle allait limiter à trois heures par semaine l'usage des jeux en ligne pour les moins de 18 ans, pour lutter contre leur dépendance, un "vrai problème", reconnaît la pédiatre Sylvie Dieu Osika, membre du collectif Surexposition Écrans. Mais sur franceinfo mardi 31 août, elle conteste la méthode chinoise, "ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses". Elle estime qu'il faut "discuter dès le début" avec son enfant et surtout éviter l'exposition avant l'âge de 2 ans et demi.
franceinfo : À partir de quel seuil considère-t-on qu'un enfant est surexposé ?
Sylvie Dieu Osika : Tout dépend de son âge. Le temps n'est pas un problème, c'est l'accompagnement qu'on va faire auprès de son enfant. D'abord il faut commencer tôt, pour informer qu'il y a un risque si l'on y passe trop de temps. Il faut préserver le petit enfant.
"Il faut interdire l'exposition avant 2 ans et demi, avant l'acquisition du langage."
Sylvie Dieu Osika, pédiatreà franceinfo
Un enfant ne peut apprendre que face à ses parents dans la langue maternelle. L'écran empêche tout apprentissage correct du petit enfant. Et puis après, quand on grandit, il va falloir préserver des moments essentiels, comme le sommeil.
Y a-t-il un profil d'enfants plus touchés que les autres ?
Tout dépend de l'habitude qu'on a donnée au départ. Il y a un entraînement, une utilisation problématique au fur et à mesure, puisque les enfants vont rentrer dans un système de captologie, avec des algorithmes divers, sur You Tube ou sur les jeux vidéo, pour que les petits jouent de plus en plus. Certains garçons sont plus sensibles aux jeux vidéo, les filles vont être plus sur les réseaux sociaux. Mais il n'y a pas que des familles "à problèmes" qui se retrouvent avec des enfants dans des difficultés face aux écrans.
Est-ce que la Chine s'y prend bien ?
Non, ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses. Il faut discuter dès le début avec son ado et avoir des bonnes habitudes dès le début qui doivent être mises en place. On donne des premières règles très importantes. Pas d'écrans pendant les repas, des échanges, une vie où l'on continue à faire des activités extra-familiales, des activités familiales, et surtout chez le petit, on préserve le sommeil. C'est un vrai problème. Pas d'écrans dans la chambre.
"La chambre doit être un endroit où il n'y a ni télé, ni portable, ni tablette, ni ordi, ou en tous cas sans accès au Wi-fi entre 22h et 7h du matin."
Sylvie Dieu Osikaà franceinfo
Notamment pour éviter les contenus inadaptés, pour lesquels nos enfants ne sont pas protégés. On est choqués par la Chine, qui prend ce genre de mesures que l'on ne peut prendre que dans une dictature. Mais nous en France, on peut tout à fait laisser un enfant de 9 ans devant de la pornographie, des images violentes, des jeux vidéo qui ne sont pas adaptés.
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