"A Plague Tale : Innocence" multiprimé aux Pégases, les premiers César du jeu vidéo
La cérémonie du lundi 9 mars était retransmise en direct sur la chaîne ES1 et sur Twitch.
Tapis rouge, photographes, nœuds papillon... vous n'êtes pas aux César mais à la soirée de remise des premiers Pégases du jeu vidéo, une initiative du Syndicat National du Jeu Vidéo (SNJV). Attribués par les 1 200 membres de l'Académie des arts et techniques du jeu vidéo, les Pégases récompensent les meilleures créations, principalement françaises, sorties dans l'année écoulée. "C'est un prix qui se veut fédérateur pour toute l'industrie", présente Francis Ingrand, vice-président du SNJV. La cérémonie était retransmise en direct sur la chaîne ES1 et la plateforme Twitch.
"On voulait amener du glamour dans le jeu vidéo", continue Francis Ingrand en désignant la majestueuse salle du Théâtre de la Madeleine, à Paris, où se tient la cérémonie. Pour le syndicat, l'ambition est claire : faire des Pégases une référence. Et la comparaison avec les César ne s'arrête pas là : humour, statuette dorée, discours... Une formule qui peut questionner alors que la "grand-messe" du cinéma français a traversé une crise sans précédent il y a quelques semaines. "Aucun prix ne sera remis à Roman Polanski", prévient l'animateur Manu Lévy, maître de cérémonie en binôme avec Salomé Lagresle.
Six Pégases pour "A Plague Tale"
Côté palmarès, un titre sort son épingle du jeu. A Plague Tale : Innocence - Run From Darkness, du studio bordelais Asobo, rafle six statuettes sur sept nominations. Ce jeu conte les aventures de deux enfants dans l'Aquitaine du Moyen Âge. Chassés de chez eux, les personnages doivent combattre l'Inquisition ainsi qu'une invasion de rats porteurs de la peste noire.
"Remporter autant de trophées la même soirée c'est émouvant, déclare David Dedeine, co-gérant et directeur créatif d’Asobo, ce n'est pas drôle pour les autres mais on est content". Ce dernier salue l'organisation des Pégases : "c'est important que les projecteurs se braquent sur tout le secteur". Il souligne aussi les "difficultés" que rencontrent les studios indépendants. "C'est une grosse prise de risque à chaque projet", explique-t-il, dans une industrie "très compétitive".
Un discours qui fait écho aux déclarations de Laurent Victorino, du studio Monkey Moon, qui a reçu le Pégase du meilleur jeu vidéo indépendant pour Night Call. "Je souhaite dédier ce trophée à celles et ceux qui n'ont pas eu le luxe de pouvoir dépenser 240 euros pour présenter leur jeu à cette cérémonie, alors qu'ils méritent mille fois d'être à ma place", lance le lauréat.
S'il y a quelque chose à retenir de ces #Pegases2020 c'est Laurent Victorino (@on_code) de Monkeymoon (Nightcall). Merci pic.twitter.com/H8ondONsoq
— Pierre Bazin / Pyriak (@Pyriak) March 9, 2020
"Beaucoup de cérémonies demandent un prix de soumission", défend Julien Villedieu, délégué général du SNJV, estimant que le montant, 240 euros pour présenter son jeu aux Pégases, n'est pas déraisonnable.
"Notre industrie a besoin de diversité"
Autre discours remarqué : celui de Jehanne Rousseau, Pégase de la personnalité de l'année. La fondatrice et directrice du studio Spiders a pointé le manque de diversité dans l'industrie du jeu vidéo. "Si on se regarde, ici, on se ressemble un peu tous", a-t-elle déclaré après une intervention de l'association Women in Games faisant état de 14% de femmes dans les entreprises. "Notre industrie a besoin de diversité", plaide la lauréate. Jehanne Rousseau a annoncé la création d'une bourse pour aider les étudiants ne pouvant payer des écoles de jeu vidéo parfois onéreuses.
Les membres de l'Académie ont également couronné le tendre Un Pas Fragile des studios Opal Games, où le joueur se glisse dans la peau de Camille, une grenouille qui rêve de devenir danseuse. Il repart avec le Pégase du meilleur premier jeu vidéo. Dead Cells (Motion Twin) fait un doublé et décroche les trophées du meilleur jeu vidéo mobile et du meilleur service d'exploitation. Life is Strange 2 (studio DontNod) nommé six fois, s'en tire avec un trophée, celui de l'excellence narrative. Enfin le prix du meilleur jeu vidéo étranger revient à Metro Exodus, qui l'emporte notamment face au très populaire Star Wars : Jedi Fallen Order.
L'intégralité du palmarès :
PÉGASE DU MEILLEUR JEU VIDÉO : A Plague Tale : Innocence (studio Asobo studio - éditeur Focus Home Interactive)
PÉGASE DU MEILLEUR JEU VIDÉO INDÉPENDANT : Night Call (studio Monkeymoon)
PÉGASE DU MEILLEUR JEU VIDÉO MOBILE : Dead Cells (studio Motion Twin)
PÉGASE DU MEILLEUR PREMIER JEU VIDÉO : Un Pas Fragile (studio Opal Games)
PÉGASE DU MEILLEUR JEU VIDÉO ÉTUDIANT : Don't Look (développé par les étudiants Cnam-Enjmin)
PRIX SPÉCIAL DE L'ACADÉMIE (AU DELÀ DU JEU VIDÉO) : Alt-Frequencies (studio Accidental Queens)
PÉGASE DE L’EXCELLENCE VISUELLE : A Plague Tale : Innocence (studio Asobo studio - éditeur Focus Home Interactive)
PÉGASE DU MEILLEUR UNIVERS SONORE : A Plague Tale : Innocence (studio Asobo studio - éditeur Focus Home Interactive)
PÉGASE DE L’EXCELLENCE NARRATIVE : Life is Strange 2 (studio DontNod Entertainment - éditeur Square Enix)
PÉGASE DU MEILLEUR GAME DESIGN : A Plague Tale : Innocence (studio Asobo studio - éditeur Focus Home Interactive)
PÉGASE DU MEILLEUR UNIVERS DE JEU VIDÉO : A Plague Tale : Innocence (studio Asobo studio - éditeur Focus Home Interactive)
PÉGASE DU MEILLEUR PERSONNAGE : A Plague Tale : Innocence (studio Asobo studio - éditeur Focus Home Interactive)
PÉGASE DU MEILLEUR SERVICE D’EXPLOITATION (GAME AS A SERVICE) : Dead Cells (studio Motion Twin)
PÉGASE DU MEILLEUR JEU VIDÉO ÉTRANGER : Metro Exodus (studio 4A Games - éditeur Koch Media)
PÉGASE DU MEILLEUR JEU VIDÉO INDEPENDANT ETRANGER : Outer Wilds (studio Mobius Digital - éditeur Annapurna Interactive)
PÉGASE DU MEILLEUR JEU VIDÉO MOBILE ÉTRANGER : Sayonara Wild Hearts (studio Simogo - éditeur Annapurna Interactive)
L’Académie des Arts et Techniques du Jeu Vidéo a décerné 2 Pégases à des personnalités du secteur du Jeu Vidéo :
PÉGASE DE LA PERSONNALITÉ DE L’ANNÉE Jehanne Rousseau directrice du studio Spiders
PÉGASE D’HONNEUR Yves Guillemot Co-fondateur et Président-Directeur Général d’Ubisoft.
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