Jeux Vidéo. "Les piliers de la terre" : Ken Follet adapté avec succès
Pourquoi adapter un roman en jeux vidéo ?
Pour la même raison qu’on adapte un roman en film ou un film en jeu ou un jeu en série ou en livre : pour varier les plaisirs ! Ici, le plaisir réside essentiellement dans l’ambiance très bien rendue de l’époque et des personnages. Les décors sont variés, légèrement animés, avec une esthétique proche de la bande dessinée. L’univers sonore, très riche, avec ses musiques et ses chants religieux, participe activement à la plongée dans cet âge médiéval. Quant au lecteur, il va devoir jouer de la souris pour faire avancer l’histoire.
Une époque difficile
Le jeu débute avec Tom le bâtisseur, un architecte sans emploi confronté à l’accouchement difficile de sa femme au milieu d’une forêt en plein hiver. A vous de gérer cet épisode tragique qui donne d’emblée le ton : l’époque est dure, les choix le sont aussi. On retrouve ensuite le jeune Jack, bâtard débrouillard et le prieur Philippe, engagé bien malgré lui dans une intrigue de cour. Trois personnages clés du roman, trois histoires qui s’enchainent, se croisent parfois, permettant de confronter les regards différents qu’ils portent sur les évènements. Qui doit-on privilégier ? Qui doit rester honnête et droit ? Qui peut se permettre de jouer avec le feu ? A la fin de chaque chapitre un panneau récapitule vos actions et les orientations choisies par les trois hommes.
C’est pas du jeu !
L’essentiel de l’activité ludique ne nécessite pas une dextérité inhumaine et consiste principalement à aller interroger tous les personnages présents dans les tableaux en utilisant parfois des objets ou des thèmes débloqués en amont. Plusieurs choix sont proposés lors des discussions mais leur impact est tout relatif puisqu’il est impossible de réécrire l’histoire. Même si ça vous démange, le prieur Philip n’ira pas étrangler l’insupportable William Hamleigh et Tom le bâtisseur ne se mettra pas à courir tous les jupons de Kingsbridge. Pour ceux, nombreux, qui connaissent le roman, point de surprises donc mais une redécouverte agréable et paisible.
Tiens, je vais me lire un jeu !
Le titre reste très fidèle au roman mais permet au joueur de préférer certains traits de caractère et donc d’affiner sa propre vision des personnages. C’est en cela que l’on devient acteur de l’histoire. Attention, le jeu respecte également le rythme très lent du livre. Les amateurs d’action et de prouesses graphiques risquent de piquer du nez devant les débats théologiques du prieur Philippe. A conseiller, donc, plutôt aux passionnés de l’époque médiévale qui seraient passés à côté de Ken Follet ou à ceux qui veulent redécouvrir ce chef d’œuvre sans se taper les quelques 1200 pages de la version de poche.
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