"Hipster", "burkini" et "googliser" : quels sont les nouveaux mots qui entrent dans le dictionnaire ?
Le Larousse et le Robert ont dévoilé leurs éditions 2018, lundi. Chacun introduit, à sa façon, de nouveaux termes souvent liés à l'actualité ou aux changements de la société.
C'est une façon comme une autre d'observer les évolutions de la société, ou les thèmes devenus dominants dans l'actualité : la liste des nouveaux mots entrés dans le dictionnaire. Le Larousse et le Robert ont dévoilé sur Europe 1 et dans Le Parisien leurs listes respectives pour leurs éditions 2018, lundi 29 mai. Comme chaque année, elles comptent leur lot de mots et concepts à la mode, d'anglicismes passés dans le langage courant, et de termes qui ont fait la une des journaux ces dernières années. Voici une sélection des plus significatifs.
Les mots à la une de l'actualité
La menace terroriste a fait son entrée dans les esprits et dans les écrans de télévision, ces dernières années, mais aussi dans les dictionnaires. Ainsi, l'un des rares mots à entrer en même temps dans le Robert et le Larousse cette année est "déradicalisation" : "faire abandonner à quelqu'un une doctrine radicale", définit le Robert. Ce dernier dictionnaire introduit aussi le mot "jihadisme" (ou "djihadisme"), déjà présent dans le Larousse.
Au rayon des objets qui ont fait l'actualité, le très polémique "burkini" – une "tenue de baignade portée par certaines musulmanes, couvrant entièrement le corps à l'exception du visage, des mains et des pieds" – apparaît dans le Robert, de même que "désencerclement", qui se rapporte aux grenades du même nom utilisées par les forces de l'ordre, ainsi que le pesticide "glyphosate".
Les débats politiques de l'année ont également marqué le Robert, qui introduit les définitions des termes "européiste" et "europhobe", ainsi que le concept de "post-vérité", qui qualifie selon lui une ère "dans laquelle les discours démagogiques ont plus d'influence que les faits objectifs". Le dictionnaire britannique Oxford en avait déjà fait son mot de l'année en 2016.
Les mots qui reflètent les modes et évolutions de la société
Ils n'envahissent pas que les centre-villes : les "hipsters" débarquent dans le Larousse cette année. Et si l'idée leur venait d'ouvrir le Robert, ils auraient la satisfaction de retrouver le "spritz", cocktail à la mode, ou encore "flexitarien", qui désigne ceux "qui limitent [leur] consommation de viande, sans forcément être végétariens". Les "cromesquis", chers aux fans de concours culinaires télévisés, ont également l'honneur d'une définition : pour les moins gourmets d'entre vous, il s'agit d'une "boulette croustillante au cœur fondant, panée et frite". Enfin, quelques mots typiquement québécois font également leur apparition dans le Robert, comme "gougoune". Si vous vous apprêtez à passer vos vacances d'été dans la Belle province, sachez qu'il s'agit d'un mot familier désigner les tongs ou les claquettes.
Les mots issus du domaine des technologies et d'internet sont, sans surprise, nombreux à entrer dans le dictionnaire. Le Larousse a retenu "ubérisation" et l'adjectif "disruptif", et le Robert définit, lui, ce que sont des "influenceurs". Il découvre aussi la "playlist" (liste de morceaux de musique), fait entrer "like" et "liker", ainsi que "retweeter", avec une définition discutable : "tweeter à nouveau". Et ne tranche pas le débat entre "googler" et "googliser" en acceptant les deux orthographes pour ce terme qui désigne l'action de faire une recherche sur le célèbre moteur.
Les personnalités qui entrent dans le dictionnaire
Elu à la présidence de la République, Emmanuel Macron obtient au passage sa notice dans le Robert. Il est accompagné, chez les entrants, de Bernard Cazeneuve, Benoît Hamon et Theresa May. Donald Trump n'y figurait pas non plus avant cette année et son élection.
Le Larousse fait entrer dans ses pages le biathlète Martin Fourcade et le handballeur Nikola Karabatic. Le Robert, lui, s'est penché sur des personnalités de la culture. Certaines jeunes comme Omar Sy, l'artiste JR ou l'écrivain Elena Ferrante, et d'autres moins, comme Yoko Ono ou Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. La promotion 2018 compte même un personnage fictif illustre pour des générations d'enfants : la poupée Barbie.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.