Feuilleton : Lumières sur la ville de Lyon 5/5
Cela fait déjà un mois que 200 bénévoles, dirigés par une compagnie nantaise, préparent cet événement en le liant aux défilés indiens, festifs et colorés. Ces habitants lyonnais porteront loin au dessus des têtes cette sarabande d'animaux lumineux, dont les teintes chaleureuses ne seront pas de trop face au froid souvent polaire de cette fête traditionnelle.
Et si l'on est bien loin des processions religieuses, ou des simples "Illuminations", c'est une coutume vieille de longue date que perpétue encore la capitale rhodanienne. À l'origine en l'honneur de la Vierge Marie, la Fête des Lumières s'est peu à peu universalisée et popularisée pour devenir l'occasion de fêter Lyon et ses habitants, en plongeant la cité dans une ambiance onirique le temps d'un week-end.
Au Lycée la Martinière, les Etudiants en Arts Appliqués transforment quant à eux leur école en harem, clin d'oeil au passé exclusivement féminin de ce lycée. Ce projet, sélectionné parmi de nombreux autres, vient prendre place au sein d'un grand dispositif autour de la Place Sathonay, où 18 oeuvres de lycéens sont présentées.
Mais en plus de décoration et beauté, c'est sur l'idée d'économie d'énergie que planchent les employés municipaux, en n'utilisant que des projecteurs de tailles réduites, et donc à consommation limitées, en travaillant sur une mise en relief des détails architecturaux.
Et du travail il y en a. Tandis que sur la place Bellecour, les désormais habituelles projections se mettent en place dans un souci de minutie parfaite sur trois des façades entourant cet espace, le collectif drômois Tilt installe sur la place de l'Opéra son grand jardin moderne, composé de fleurs gigantesques, lumineuses et colorées. À voir à partir de jeudi.
Et à force d'éditions de plus en plus monumentales, certains plasticiens ou éclairagistes sont devenus des habitués des Lumières. Marie-Jeanne Gautet en fait partie. Elle a décidé de transfigurer la statue installée sur la place Lyautey, en la parant de fibres optiques qui l'illumineront ce week-end.
À Fourvière et sur la place Pradel, les installations prennent également vie et voient les habitués continuer à innover, forts d'expériences à l'étranger, rendues possibles par le succès grandissant et la renommée des Lumières de Lyon.
Ce sont 3 ou 4 millions de personnes qui en tout se précipiteront à Lyon pour cet évènement. Une aubaine pour les commerçants locaux,. Hôtels et restaurants, en particulier, réalisent ici leur meilleur chiffre d'affaire de l'année, et tous les établissements du centre-ville affichent complets.
Les services municipaux, ont pu, après avoir prêté main-forte à tous les concepteurs disséminés en ville, s'approprier à leur tour un lieu lyonnais : un passage voûté, près de la Gare Perrache, ancien marais, est ainsi devenu comme par magie le théâtre de phénomènes étranges. Des poissons volants à l'hélium ont en effet pris possession de ce tunnel à la base un poil glauque, rehaussé pour l'occasion par une atmosphère bleutée très maritime.
Cette fois c'est parti Lyon s'est paré de milliers de lumières pour une fête qui va durer 4 jours. Les premières réactions sont enthousiastes. La presqu'île est réservée aux promeneurs. Lyon est devenue capitale de la lumière et c'est une fierté pour le premier magistrat de la ville.
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