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En adaptant l'Américain Don DeLillo, Julien Gosselin survole le Festival d'Avignon

C’est le choc esthétique de ce début du rendez-vous d'Avignon. Julien Gosselin met en scène une pièce de dix heures, adaptation de trois romans de l’écrivain visionnaire, Don DeLillo. 

Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
"Joueurs, Mao II, Les noms" de Julien Gosselin au Festival d'Avignon 2018. (CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE / HANS LUCAS)

Comme chaque année, le Festival d'Avignon propose un spectacle marathon pour les passionnés de théâtre. Le jeune metteur en scène, Julien Gosselin, leur propose une pièce de dix heures, adaptation de trois romans de l’écrivain américain Don DeLillo. 

À 31 ans, déjà un statut de dynamiteur du théâtre

Après Les particules élémentaires de Michel Houellebecq et 2666 de Roberto Bolano, Julien Gosselin et sa troupe vont encore plus loin. JoueursMao II et Les noms sont trois romans de Don DeLillo, a priori inadaptables sur scène. Mais cette bande soudée n’a peur de rien. Elle fabrique des images puissantes pour exprimer ce qui obsède l’auteur depuis trente ans : la vacuité de l’Occident, la menace terroriste, le culte de la violence. Don DeLillo est un écrivain complexe, mais visionnaire. Dans Joueurs, qui se passe dans les années 1960, les personnages imaginent la chute des tours jumelles à New York.

L'intelligence de l'immense auteur qu'est Don DeLillo rejoint les pensées les plus noires des fabricants de la terreur

Julien Gosselin, metteur en scène

à franceinfo

Sur scène, tout ou presque est filmé et projeté en direct. C'est une performance hors norme des acteurs et du cameraman. Julien Gosselin invente une forme hybride entre théâtre et cinéma, salue au passage Jean-Luc Godard, David Lynch. C'est brillant. C'est tout, sauf une posture. "On est dans une écriture qui regarde, observe et qui cache quelque chose, dit le metteur en scène. Je voulais faire vivre ces ambiances et le cinéma est l'arme numéro un pour pouvoir faire ça."

J'ai un droit fondamental à l’exigence et à la radicalité, donc c’est ce que je vais continuer à faire

Julien Gosselin

Oui, Julien Gosselin est exigeant avec son public, il refuse la facilité et, comme personne en France, fait avancer son art. 

Trois romans de l'écrivain américain Don DeLillo fondue par Julien Gosselin en une pièce - le reportage de Thierry Fiorile au Festival d'Avignon
     

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