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"Ex anima" : les chevaux de Bartabas se retrouvent, pour la première fois, seuls en piste

Le nouveau spectacle du théâtre équestre Zingaro, "Ex anima", se tient à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) du 17 octobre au 31 décembre. Pour la première fois, Bartabas et ses écuyers ne montent pas les chevaux, qui sont seuls en piste. 

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le nouveau spectacle de la troupe de théâtre équestre Zingaro, "Ex anima", laisse les chevaux seuls en piste. (MARION TUBIANA / MYRA)

Le théâtre équestre Zingaro présente son nouveau spectacle, Ex anima, du 17 octobre au 31 décembre au fort d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Plus de trente ans après ses débuts, la troupe de Bartabas se réinvente avec ce nouvel opus. Pour la première fois, les chevaux sont seuls sur piste. Les écuyers ne les montent pas et leur laissent entièrement la vedette.

Un travail minutieux au quotidien

Cette nouvelle création a nécessité huit mois de répétitions, soit deux mois de plus que pour les précédents spectacles du théâtre équestre Zingaro. Bartabas, le directeur de la troupe, a dû développer des trésors de patience face à ses chevaux car, cette fois-ci, il n’y a pas d’écuyer pour les diriger. "On a dû avancer par toutes petites étapes", se souvient Bartabas. Le travail de création a été très minutieux : "Quand on voyait quelque chose qui commençait à se former, on se disait 'on réessaiera peut-être demain ou dans deux jours', pour que petit à petit on arrive à reproduire le geste et que le cheval comprenne que, ce qu'il faisait de manière instinctive, il doit le reproduire tous les jours." 

Le reportage d'Anne Chépeau

Même après ces huit mois de répétitions, une part d'improvisation demeure. Chaque représentation est différente parce qu'elle est soumise à l’envie des chevaux. Quand le spectacle s’ouvre, ils sont au centre de la piste, dans la pénombre, éclairés par des lampes torches qui nous plongent dans l’atmosphère d’une nuit de lune. Bientôt, au son d’une flûte, certains vont se lancer dans une première danse, couchés au sol. Les tableaux s’enchaînent ensuite sous le regard attentif des membres de la troupe. Entièrement vêtus de noir, tels des ombres, ils guident les chevaux, le plus souvent depuis le bord de la piste.

La volonté de rendre hommage aux chevaux

Dans ce spectacle, l’Homme s’efface derrière l’animal. "Il y avait l'idée de rendre hommage à nos chevaux et de rendre hommage aux chevaux en général", explique Bartabas. L'œuvre veut rappeler que les chevaux ont eu un rôle essentiel dans le développement de l'Homme.

Les chevaux ont aidé l'Homme à s'élever pendant des siècles. L'Homme a pu être celui qu'il est maintenant parce qu'il a pu se déplacer très vite, travailler et gerroyer grâce aux chevaux.

Bartabas, responsable de la troupe Zingaro

à franceinfo

Si l'époque a changé, Bartabas tient à souligner cet héritage : "Le XXIe siècle est celui siècle où l'homme a abandonné le cheval puisqu'il n'est maintenant plus qu'un objet de loisirs et de sport. Mais le cheval a quand même payé un lourd tribut à l'élévation de l'homme. il y a certains tableaux qui évoquent ça de manière assez claire."

L'ultime spectacle pour Bartabas ?

L’amour, la mort, la séduction, la rivalité... Bartabas nous propose un jeu de miroirs dans cette création, qu’il a présentée comme son ultime spectacle. "C'est quand même le bout de 35 ans de recherches. Après ça, je ne sais pas encore sur quoi je vais rebondir mais ça va être difficile de refaire des galipettes." Dans Ex anima, les galipettes ont effectivement disparu. Il n’y a aucune voltige. Les chevaux, qui sont aux commandes, imposent un autre rythme, une certaine forme de lenteur, dans laquelle l’émotion et la poésie prennent toute leur place.

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