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Débarquement : ce que le ciel a changé à l'histoire

Dans moins d'une semaine, on célébrera le 70e anniversaire du débarquement. A cette occasion, Météo France a exhumé de ses archives le bulletin météo des Allemands établi pour le 6 juin 1944. Les prévisions n'étaient pas tout à fait les mêmes que celles des alliés. Un détail qui a changé le cours de l'histoire.
Article rédigé par Alice Serrano
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Le débarquement du 6 juin 1944.  Photo d'archives  © Maxppp/)

Sur le carnet d'observations des météorologues allemands daté du 6 juin 44, on y indique la présence de nuages et une mauvaise visibilité en mer pour toute la matinée. Finalement pourtant, "il y a eu le passage du front pendant la journée du 5 et une petite amélioration, suffisante en tout cas pour permettre l’opération le 6 ", commente  François Gourand, prévisionniste à  Météo France. 

Une petite accalmie que décèle l'équipe américaine de météorologues. Le débarquement a déjà été reporté de 24 heures, le moment est propice : une nuit de pleine lune et une marée montante à l'aube, des conditions qui ne pourront pas être à nouveau réunies avant plusieurs mois. Le prévisionniste en chef James Stagg en informe Eisenhower.  "Jusqu’au dernier moment, tout le haut commandement allié n’était pas sûr. Il s’agit uniquement de prévisions. C’était un sacré coup de poker pour Eisenhower qui savait qu’il risquait gros. Il avait aussi rédigé un mot en cas d’échec ", raconte Christophe Prime, historien au Mémorial de Caen. 

 

 "Pour cause de météo, la plupart des chefs de divisions ne sont pas à leur post e"

 

Et ce n'est pas gagné. Quand la flotte alliée quitte les côtes anglaises, la mer est agitée, le vent souffle en Normandie. L'Etat-major allemand est d'ailleurs persuadé que rien ne se passera en ce début du mois de juin. Il faut, pensent-ils, six jours de météo clémente en continu aux alliés pour débarquer.  "L’ensemble du haut commandement allemand, à commencer par Rommel, décrète que ce débarquement est décidemment impossible pour cette nuit. Et d’ailleurs Rommel s’en va en permission, ce qui fait qu’il n’y a pas de commandant en chef le matin du 6 juin et toujours pour cause de mauvais temps, la plupart des chefs de divisions ne sont pas à leur poste. Le temps est si mauvais que l’Amiral Krank, qui commande la Kriegsmarine, annule les patrouilles en mer ", souligne Claude Quétel, auteur du Débarquement pour les Nuls . Une erreur d'évaluation allemande qui jouera pour beaucoup dans la victoire alliée.

 

REPORTAGE - Alice Serrano | 6 juin 1944 : le rôle de la météo dans la victoire alliée

 

 

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