Un escalier de service, des chambres de bonnes, et, au bout du couloir, la cuisine du 6e étage. Nathalie George, 68 ans, a travaillé pour Christian Dior et la National Gallery de Londres. Elle a mené une vie confortable, puis il y a 15 ans, a essuyé un revers de fortune : elle a alors trouvé refuge dans une, puis deux chambres de bonnes. La passion de la cuisine ne l'a jamais abandonnée ; alors, elle a décidé de faire à manger pour ses voisins. Deux fois par semaine, direction le marché, où elle trouve des produits de saison à un prix abordable."La cuisine est un lien extraordinaire"Pour les légumes, un critère de poids : leur dimension. "Un gros chou vert, je ne peux ni le rentrer dans le réfrigérateur, ni le faire cuire", précise Nathalie George. Au menu : non pas les recettes de son ami, le chef Joël Robuchon, mais les spécialités du terroir de Gigi, sa grand-mère Gilberte. Élevée par ses grands-parents, la famille de la sexagénaire est désormais constituée de ses voisins, plus ou moins éloignés. "La cuisine est un lien extraordinaire parce qu'il est simple, il est accessible à tout le monde, quel que soit votre âge, quels que soient vos moyens et quelle que soit votre classe sociale", estime-t-elle.