BD : "Open bar", Fabcaro se lâche sur nos obsessions contemporaines
L'auteur de l'hilarant "Zaï Zaï Zaï Zaï" (6 pieds sous terre, 2015) revient avec un nouvel album, "Open bar, première tournée" (Pataques-Delcourt) dans lequel il se moque gentiment (ou pas) de ses contemporains. Des écolos aux radicaux, tout le monde en prend pour son grade, et c'est ce qui est bon.
Réjouissons-nous, le dernier Fabcaro est en librairie. Après s'être essayé au roman (Le discours, Sygnes/ Gallimard, 2018), le dessinateur revient aux bulles avec ce nouvel album qui rassemble les chroniques pour la plupart parues dans Les Inrrokuptibles depuis septembre 2017. Ici, l'auteur de Moins qu'hier et plus que demain (GlénAAARG / Glénat - 2018) tire sur tout ce qui bouge.
Toutes les obsessions contemporaines du monde occidental y passent : l'injonction écolo, la langue de bois politique, les dérives des nouvelles technologies, la radicalisation, les manifs, le racisme, le tourisme de masse, l'information en continu, la poésie gastronomique…
Humour noir et décalage
A un enfant qui se plaint de trouver un bébé éléphant dans son assiette de salade bio, les parents répondent : "Tu préfères avoir un bébé éléphant dans ton assiette ou un cancer des testicules ?" Plus loin, un accident de la route, deux personnes se penchent sur la voiture accidentée (complètement défoncée) : "Vous avez la carte vitale ?"
Fabcaro applique la méthode qui a fait le succès de Zaï Zaï Zaï Zaï : des scènes dessinées au trait noir, rehaussées d'un aplat (ici gris), des silhouettes sans expression, qui contrastent avec le propos, hyper percutant. En une page, le dessinateur fait le tour d'une question, jouant sur l'humour noir et le décalage jusqu'à l'absurde. Un album régalade, dont le seul défaut est d'être trop vite lu.
Open Bar, 1ère tournée, Fabcaro (Pataques/Delcourt - 56 pages - 13,50 €)
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