Wallace et Gromit exposés à Paris, Shaun le mouton bientôt sur les écrans
Les machines délirantes de l'inventeur Wallace, le potager de son chien intelligent Gromit, la salle à manger des deux compères ou les volatiles de "Chicken Run" : tous sont réunis dans l'exposition "Aardman, l'art qui prend forme" au musée Art ludique à Paris (jusqu'au 30 août).
Au total, ce sont plus de 50 décors et personnages, des extraits de films et plus de 400 dessins techniques, études, croquis, aquarelles et storyboards de travail qui sont rassemblés pour célébrer ces studios créés en 1972 par Peter Lord et David Sproxton.
Des personnages au style artisanal bien reconnaissable
Avec leurs personnages au style naïf et artisanal bien reconnaissable, aux grands yeux et larges bouches, animés et filmés image par image (en "stop motion"), ces studios oscarisés sont aujourd'hui connus dans le monde entier pour la créativité et l'humour de leurs nombreux films. Dont six longs métrages parmi lesquels "Chicken Run" (2000) et "Wallace et Gromit : le mystère du lapin-garou" (2005).
Amis d'enfance, Peter Lord et David Sproxton ont commencé à faire leurs premiers films d'animation à l'âge de 12 ans dans la cuisine de leurs parents, avant de lancer leur petite entreprise.
"C'est une espèce de rêve d'enfant devenu réalité", raconte Jean-Jacques Launier, commissaire de l'exposition. "Un jour, ils ont fait un petit film d'animation avec un super héros qu'ils ont réussi à vendre à la BBC. Et ce petit personnage s'appelait Aardman. Ils ont gardé ce nom en hommage. C'est le nom de ce super héros de deux enfants de 12 ans qui est devenu légendaire à travers le monde et oscarisé", ajoute-t-il.
De l'idée à la sculpture en passant par la dessin
L'exposition, qui s'ouvre sur ce premier film de jeunesse, montre le processus créatif des studios, de l'idée à la sculpture en passant par le dessin. Un travail minutieux, car une journée de travail est nécessaire en moyenne pour enregistrer... deux secondes de film !
"C'est un défi artistique, mais qui aussi requiert une patience et une espèce de folie", souligne Jean-Jacques Launier, pour qui le talent des studios Aardman, "britanniques jusqu'au au bout des ongles, dans leur humour, leur délire", consiste aussi à rendre leurs films universels, sans perdre leur âme malgré le succès.
"Quand j'ai commencé, Aardman était une entreprise familiale", se souvient Richard Starzak, 55 ans, le premier employé des studios en 1983. A l'époque, "l'entreprise était juste composée de Peter Lord et David Sproxton", a-t-il expliqué à l'AFP. "Maintenant, rien que sur le film ('Shaun le mouton', ndlr), il y a eu près de 200 personnes. C'est un changement énorme !"
"Shaun le mouton", un film bourré de gags visuels
Un film, réalisé par Richard Starzak et Mark Burton, qui sort le 1er avril sur les écrans français. Près d'une heure et demie sans dialogues, bourré de gags visuels et fourmillant d'idées. C'est le premier long-métrage Aardman coproduit par un studio européen (le français Studiocanal) sans partenaire américain, après plusieurs collaborations avec des studios hollywoodiens.
Sorti en février en Grande-Bretagne, il raconte les aventures de Shaun, petit mouton né il y a vingt ans dans un court-métrage de Wallace et Gromit, puis devenu célèbre à la fin des années 2000 grâce à une série d'animation dont il est le héros.
Après une série de péripéties, il va partir en ville avec son troupeau pour retrouver leur fermier devenu amnésique, point de départ d'une course dans l'univers urbain au rythme enlevé, largement nourrie de l'influence des grandes comédies du muet, de Charlie Chaplin à Buster Keaton. Au total, 354 marionnettes ont été utilisées pour ce film plein de rebondissements.
Aardman, l'art qui prend forme, Musée Art ludique, 34 quai d'Austerlitz, 75013 Paris
tous les jours sauf mardi
lundi et jeudi : 11h-19h
mercredi et vendredi : 11h-22h
samedi et dimanche : 10h-20h
tarifs : 15,50€ / 12,50€ / 10€
du 21 mars au 30 août 2015
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