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"Une femme coquette", court métrage invisible de Godard, ressurgit sur YouTube

Un court-métrage de Jean-Luc Godard, "Une femme coquette", à peu près jamais vu et présumé disparu, est réapparu mystérieusement sur internet, diffusé sur Youtube, a révélé le site culturel américain A.V. Club.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture
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Jean-Luc Godard en 1960
 (Keyston Pictures USA / Zumapress / MaxPPP)

Avant "A bout de souffle" en 1959, Jean-Luc Godard a réalisé quelques courts métrages. "Une femme coquette" est le deuxième. Il l'a tourné à Genève, sans moyens, avec une caméra 16 mm empruntée, selon A.V. Club, qui le qualifie d'"un des films les plus rares du monde". Jamais distribué, il a été projeté en public moins d'une demi-douzaine de fois depuis les années 1960, poursuit le site qui a tenté dans le passé de le retrouver et affirme qu'il en existait une unique copie 16mm dans un centre d'archives qui la gardait pour un particulier et n'avait pas le droit de la prêter sans l'accord du cinéaste.
 
Certains le pensaient perdu, et le film en noir et blanc, d'un peu plus de 9 minutes, inspiré d'une nouvelle de Guy de Maupassant, "Le Signe", est réapparu sur YouTube.


Tourné en deux jours

"Une femme coquette" est signé Hans Lucas, un pseudonyme utilisé par Godard quand il a fait des critiques de cinéma. Une femme (Maria Lysandre, une comédienne qu'on ne reverra pas) écrit une lettre à une amie. Elle dit qu'elle a trompé son mari "sans faire exprès" et lui demande son avis.
 
"Voilà exactement ce qui s'est passé" : suit un récit en images, avec sa voix, off, sur une musique de Bach. Elle est intriguée, dans la rue, par le manège d'une prostituée (Carmen Mirando) qui racole depuis sa fenêtre en souriant aux passants (Godard, lunettes noires, joue le rôle d'un client). "Il me vint une idée folle (…), l'idée de faire la même chose." Elle va attirer l'attention d'un homme (Roland Tolmatchoff) qui lit le journal sur un banc et lui sourire. Il va la poursuivre jusqu'à chez elle.
 
"Le film est tourné en deux jours, avec une caméra muette, monté dans la foulée, 'commenté' par la voix de Maria Lysandre postsynchornisée", raconte Antoine de Baecque dans sa biographie, "Godard" (Grasset, 2010), qui qualifie "Une femme coquette" d'"œuvre assez désinvolte, personnelle, même intime, rapide, enlevée, perverse".

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