Cet article date de plus d'un an.

"Tout valorisait cette image de lolita" : l'actrice Judith Godrèche revient sur sa relation à 14 ans avec le réalisateur Benoît Jacquot

Dans un entretien accordé à "Elle", la réalisatrice de la nouvelle série d'Arte "Icon of French Cinema" raconte qu'elle était "vulnérable malgré une certaine maturité" au début de sa carrière d'actrice.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Judith Godrèche arrive à une projection au festival du film américain de Deauville (Calvados), le 2 septembre 2023. (JACQUES BENAROCH / SIPA)

"J'ai navigué seule dans un monde sans règles ni lois." L'actrice française Judith Godrèche revient pour la première fois, dans un entretien publié par Elle jeudi 7 décembre, sur sa relation avec le réalisateur Benoît Jacquot, qui avait 40 ans à l'époque tandis qu'elle n'en avait que 14. "Je n'avais aucune idée de ce que disait la loi, j'ai arrêté l'école à 15 ans, les histoires qu'on lit, les films qu'on voit, tout valorisait cette image  de lolita, de baby doll", raconte-t-elle, désormais âgée de 51 ans.

De retour sur les écrans avec sa série Icon of French Cinema, à la fin du mois, sur Arte, Judith Godrèche y incarne une actrice qui a entamé à 14 ans une relation amoureuse avec un réalisateur de vingt-cinq ans son aîné. "C'est parce que j'ai une fille adolescente que je parviens à réaliser ce qui m'est arrivé, raconte-t-elle. J'étais une jeune fille très solitaire, très idéaliste (...) vulnérable malgré une certaine maturité." 

"Oser prendre ma place, c'est une souffrance"

Des années plus tard, elle estime que son "sentiment de légitimité" dans le monde du cinéma "restera fragile""Il y a quelque chose ancré en moi, comme marqué au fer rouge : 'Tu resteras à ta place d'enfant, de muse et d'égérie'. Oser prendre ma place, c'est une souffrance et une bataille pour moi." Elle n'entend pas pour autant "régler [ses] comptes" à travers sa série et faire passer son œuvre au second plan.

Elle appelle surtout les jeunes filles à "faire attention""On peut se faire prendre dans les filets d'une personne plus puissante et l'art est un tremplin extrêmement favorable à ça. En tant qu'actrice, on a besoin d'être aimée, regardée."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.