Tarantino, Bellucci, Tavernier, Varda, Lelouch, Schatzberg, Skolimovski... ouvrent Lumière 2016
La cérémonie est désormais bien rôdée. Encadrées par une armée de bénévoles bien briefés, les personnalités invitées pour l'ouverture du festival Lumière rejoignent leur place parmi le public. Bien que la sécurité soit un peu plus resserrée que les autres années, elle reste à peine perceptible et le moment reste très bon enfant. A chaque arrivée d'un visage connu, le public manifeste son bonheur d'être là. A peine si l'on sent monter la pression jusqu'à l'arrivée de celui qui n'était pas encore annoncé il y a une semaine : Quentin Tarantino. Seul bémol, l'arrivée du président de région, Laurent Wauquiez, copieusement hué. Le maire de Lyon quant à lui, avait pris soin d'arriver au bras de Monica Bellucci "le meilleur moyen, devait-il expliquer un peu plus tard avec humour, d'être certain de se faire applaudir".
La fête du cinéma
La cérémonie, qui a duré deux heures a été ponctuée de projections. Un court métrage d'Agnès Varda, des extraits des films de Tarantino, le dernier film d'animation de Jean-Pierre Jeunet, un rappel de la filmographie de l'un des grands invités de l'édition, le réalisateur américain Walter Hill, une évocation des éditions précédentes et le programme de celle en cours, quelques images de la ville de Lyon filmée par Marcel Carné en 1953 pour le film "Thérèse Raquin", séquence très émouvante pour le public majoritairement lyonnais.
Quel plateau !
Thierry Frémaux a demandé à tous les invités de monter sur la scène pour ouvrir en choeur Lumière 2016. La scène s'est alors mise à ressembler à un poème de Prévert. On a donc vu se cotoyer (Tarantino restant assis parmi le public) des personnalités aussi différentes que Monica Bellucci et Line Renaud, Jerry Schatzberg et Laurent Gerra, Walter Hill, Claude Lelouch et Paul Vecchiali, Lambert Wilson et Françoise Arnoul, Jerzy Skolimovski et Mathilde Seigner, Agnès Varda et Alice Taglioni, et puis Jean Becker, Danièle Thompson, Vincent Perez et Karine Sylla, Elsa Zylberstein et Virginie Effira, Dominique Besnehard, Ramzy Bedia et Pascal Thomas... Et toujours bon enfant, toute la salle a chanté en karaoke "On ira tous au paradis" (Polnareff-Dbabadie), paraphrasant le titre d'un des films de Jean-Loup Dabadie, présent aussi sur la scène : "Nous irons tous au paradis".
Quand un cinéphile rencontre un cinéphile...
Avant la projection de "Butch Cassidy et le Kid", le film d'ouverture choisi par Quentin Tarantino parmi sa sélection de films sortis en 1970, Thierry Frémaux a demandé à Bertrand Tavernier de le rejoindre. Le cinéaste lyonnais, cofondateur de l'Institut Lumière était absent l'année dernière. Il a obtenu une ovation en déclarant qu'il était heureux d'être là après avoir vaincu le cancer.Quentin Tarantino a rejoint la scène et à la demande de Thierry Frémaux, a expliqué pourquoi il aimait tant l'année 70 et les films américains sortis cette année-là. Il a aussi justifié son amour pour le film projeté après la cérémonie, "Butch Cassidy et le Kid". Des propos traduits directement par Bertrand Tavernier. Il a fallu l'intervention du maître de cérémonie pour interrompre l'échange passionnant entre les deux réalisateurs à coup d'anecdotes cinéphiliques. Un petit avant-goût de la masterclass de l'Américain mercredi 12 octobre, et aussi de l'avant première du "Voyage dans le cinéma français" proposé le 9 octobre par Bertrand Tavernier.
Un regret
Le public a regretté que Catherine Deneuve ne soit pas venue pour la cérémonie d'ouverture et que la comédienne chinoise Gong Li soit également absente. Il aura de quoi se rattraper d'ici au 16 octobre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.