Taclée pour ses mots sur Dunkerque, Catherine Deneuve se défend
Mercredi à Cannes, lors d'une conférence de presse sur le film d'ouverture du festival, "La Tête haute", Catherine Deneuve a revendiqué "le droit de dire des choses sur Dunkerque" où elle a "tourné quelques semaines à la fin de l'été" dernier.
Elle réagissait au début de polémique suscité par ses propos sur cette ville du Nord. "J'ai le droit de penser des choses sur Dunkerque, j'ai trouvé que ça avait quand même un certain charme très mélancolique (...) mais je trouve anormal qu'une phrase éventuellement négative sur Dunkerque prenne cette importance."
Dans une interview au magazine Elle, parue le 8 mai, l'actrice, qui évoque le tournage, dépeint une ville "triste", où "ce qui marche vraiment, ce sont les cigarettes et l'alcool".
"Répondre dans une conférence de presse internationale sur une chose que j'ai dite dans une interview, qui a été reprise sur les réseaux sociaux, pour moi, c'est vraiment l'exemple de ce à quoi nous en sommes aujourd'hui par rapport aux demandes qu'on peut avoir et surtout aux réponses qu'on est obligé de fournir", a-t-elle déploré. "Je me méfierai beaucoup, encore plus."
Catherine Deneuve a réagi aussi sur RTL. Reportage : D. Dumas, F. Pairaud
"La Tête haute", "réponse à une année difficile en France"
Pour en revenir au cinéma, Catherine Deneuve a estimé que le choix, pour l'ouverture du festival, du film "La Tête haute", sur un jeune délinquant aidé par la justice des mineurs, est "une réponse à une année assez difficile qu'on a connue en Europe et surtout en France"."C'est un film utile, qui raconte un destin très particulier et je trouve intéressant qu'un festival international comme Cannes ouvre avec un film comme ça, qui est un film d'auteur plutôt qu'un film tout public."
Interrogée sur la résonance possible entre le film et les attentats du début de l'année à Paris, la réalisatrice Emmanuelle Bercot a pour sa part répondu : "Les jeunes hommes qui ont perpétré ces attentats ont eu des parcours d'enfance très difficiles, qui ressemblent à ceux que j'ai pu voir dans les bureaux des juges."
"La justice des mineurs en France, c'est une justice particulière, c'est une richesse de la France", a-t-elle ajouté. De son côté, la révélation du film, Rod Paradot, qui incarne le jeune délinquant, a confié n'avoir "jamais pensé à être acteur". "Oui, aujourd'hui, c'est un grand plaisir de pouvoir continuer ce métier-là et d'envoyer un message à tout le monde", a-t-il ajouté, affirmant qu'il n'y avait pas beaucoup "de ressemblance" entre lui et le personnage qu'il incarne.
"Je préfère rester la tête haute, mais froide", a-t-il ironisé enfin, interrogé sur son avenir d'acteur.
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