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Robert Redford, sublime naufragé solitaire dans "All is Lost"

"All is Lost", d'après une histoire vraie, est le deuxième long métrage de J.C. Chandlor qui nous a donné en 2012 "Margin Call" sur les origines de la crise financières de 2008, avec Kevin Spacey, Jeremy Iron Paul Betanny et Demi Moore. Déjà la crème, avec laquelle il renoue, mais un seul acteur : Robert Redford en solitaire à la dérive : la classe !
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Robert Redford dans "All is Lost" de J. C. Chandor
 (Daniel Daza/Universal Pictures)
De J. C. Chandor (Etats-Unis), avec : Robert Redford - 1h45 - Sortie : 11 décembre 2013

Synopsis : Au cours d'un voyage en solitaire à travers l'Océan Indien, un homme découvre à son réveil que la coque de son voilier de 12 mètres a été percée lors d'une collision avec un container flottant à la dérive. Privé de sa radio et de son matériel de navigation, il se laisse prendre dans une violente tempête. Malgré ses réparations, son génie marin et une force physique défiant les années, il y survit de justesse. Avec un simple sextant et quelques cartes marines pour établir sa position, il doit s'en remettre aux courants pour espérer se rapprocher d'une voie de navigation et héler un navire de passage. Mais le soleil implacable, la menace des requins et l'épuisement de ses maigres réserves forcent ce marin forcené à regarder la mort en face. 
A l'opposé de "Margin Call"
J.C. Chandor avait stupéfait avec « Margin Call » en parvenant à nous passionner à la manière d'un thriller, en mettant à plat les mécanismes ayant conduit à la crise financière de 2008, dont les effets se font encore sentir. Se déroulant entièrement dans les bureaux de Wall Street, le film avait valeur pédagogique, avec un véritable suspense à la clé. Tout autant passionnant, « All is Lost », présenté hors compétition à Cannes, est tout l’inverse, puisqu’il se déroule en pleine mer, suite à un naufrage, avec un seul personnage, joué par Robert Redford, sans parole, ou presque.

J.C. Chandor réussit un tour de force très impressionnant, parvenant à créer une dramaturgie haletante de bout en bout. Tant, que l’on se demande bien comment le film a pu être tourné, avec ses deux tempêtes impressionnantes, nous plongeant au cœur même du bateau, puis du canot de sauvetage, au côté d’un Redford à l’interprétation physique à couper le souffle. Pour aller vite, « All is Lost » pourrait être un concentré de « L’Odyssée de Pi » de Ang Lee et de « 127 Heures » de Danny Boyle, à la puissance 100. 

Force 10
Expérimental sur bien des points, on se demande bien pourquoi le film ne figurait pas en compétition à Cannes, alors que le festival n’aime rien de plus que l’innovation. Volonté de J.C. Chandor ? C’est possible. Du moins se retrouvait-il au Festival de Deauville en compétition. Remarquablement mis en scène, vibrant, effrayant, l’on est à côté de Redford du début à la fin, partageant le drame qui se joue au péril de sa vie. Extraordinaire leçon de courage et de survie, on ne sait jusqu’à la fin le dénouement qui attend ce marin solitaire perdu au milieu du plus grand des océans.
Robert redford dans "All is Lost" de J. C. Chandlor
 ( Universal Pictures International France)
Bénéficiant d’un script écrit au cordeau, monté à un rythme d’enfer, avec un interprète époustouflant qui porte à lui seul le film, « All is Lost » fut une des grandes surprises du 66e Festival de Cannes. Robert Redford et son metteur en scène J. C. Chandor devait recevoir à cette occasion une standing ovation de force 10 ! 

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