"Une nouvelle chance" : Clint Eastwood mal fichu en good guy aigri
De Robert Lorenz (Etats-Unis), avec : Clint Eastwood, Amy Adams, Justin Timberlake, John Goodman - 1h51 - Sortie : 21 novembre
Synopsis : Un découvreur de talents spécialisé dans le baseball voit sa vie basculer avec la perte progressive de sa vue. Il décide pourtant de faire un dernier voyage à Atlanta, accompagné de sa fille, à la recherche d'un talent prometteur.
« Gran Torino » mal revisité
Le film de sport est un genre en soit à Hollywood et le base-ball encore plus. Robert Lorenz met toutes les chances de son côté en faisant interpréter son découvreur de nouveaux joueurs en perte de vitesse par le vétéran Clint Eastwood, malencontreusement devenu le maladroit garant des conservateurs américains, en soutenant le Républicain Mitt Romney lors des dernières présidentielles américaines. Une maladresse qui se reflète dans « Une nouvelle chance ».
Eastwood y reprend sa défroque d’Américain aigri si bien peaufinée dans « Gran Torino ». Mais sa répétition dans un contexte américano-américain n’a pas lieu d’être. Le script empèse le film à souhait, le mettant face à sa fille, brillante avocate lâchant sa carrière pour le rejoindre dans le monde du base-bal, pas crédible une seconde, avec secret familiale à la clé.
Téléphoné
Eastwood est au rendez-vous, avec sa voix éraillée de buveur de bourbon et fumeur de cigares, casquette sur la tête et dégaine nonchalante. Mais il parodie son rôle de « Gan Torino », si fin, grâce à un scénario savamment orchestré, ici pataud et attendu.
Dans « Une nouvelle chance » tout s’opère comme on l’espère : pourvu qu’ils se retrouvent, pourvu qu’il va trouver le bon joueur, pourvu qu’elle va tomber dans les bras de son prétendant… Et tout arrive dans le meilleur des mondes, tout est ordonné selon nos attente. Si bien qu’il n’y a aucune surprise ; tout est attendu, téléphoné, au rythme d’une mise en scène siphonnée jusqu’à la corde et sans invention. Conserve.
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