"The lady" : love story
L’on n’attendait pas Luc Besson là. Un biopic sur Aung San Suu Kyi, éternelle opposante de la junte birmane, malgré la victoire de son parti (NLD, National League for Democracy) à la législative de 1990 et son Prix Nobel de la paix l’année suivante. Besson, politique ?
Bien sûr que non. Et c’est ce qui est intéressant dans cette vision de l’histoire de « Suu ». Luc Besson est un cinéaste glamour. Il aime la belle image, servi en cela par un directeur de la photographie de génie, de tous ses films, Thierry Arbogast. Et il aime les histoires d’amour (tous ses films en sont). Logiquement, il prend cet angle pour raconter une partie de l’histoire birmane et Aung San Suu Kyi. C’est la bonne idée du film. Ce qu’évidemment on lui reprochera.
Un apriori qui s’impose comme un réflexe, réfutant que l’on puisse réduire le combat d’une militante, d’autant plus emblématique, à une histoire d’amour. Futilité. Le film démontre justement le contraire. Il n’est pas question de savoir si le film est véridique, puisque c’est du cinéma. Et si les faits sont vrais, c’est encore mieux. Mais le problème ne se pose-t-il pas pour tous les films « tirés d’une histoire vraie » ?
Comment ne pas parler d’amour dans une fiction consacrée à cette adepte de Ghandi, qui l’instaurait comme la plus haute des valeurs humaines ? Il passe ici par celui d’un couple et de leurs enfants qui se sacrifient pour l’amour d’un peuple. Que le mari d’Aung San Suu Kyi soit Anglais et, elle, Birmane rajoute dans l’abnégation et sous-tend l’internationalisme de son combat. Et ça, c’est vrai.
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